Le mensonge généralisé comme remède à l'hypocrisie "ceci est raciste, je ne le suis pas"

Oui l’ensemble souffre de facilités, longueurs et lourdeurs en tout genre. Certes. Mais le film fonctionne, enchaîne les situations délicieusement burlesques dans lesquelles chacun peut se retrouver ; car il serait de mauvaise foi d’accuser On ne choisit pas sa famille de racisme puisqu’au contraire il épouse le point de vue du touriste moyen débarqué en Thaïlande – ou dans n’importe quel autre pays que le sien – avec ses clichés et surtout l’écart entre fiction et réalité. Qui n’a jamais, intérieurement ou extérieurement, critiqué, moqué un pays qu’il ne connaît pas avec justement la vitre dénigrante comme rempart dressé à autrui, cet autre que moi ? La question ne se pose dès lors plus en considérations morales mais plutôt en considérations comiques : le film fait-il rire ? Pour ma part, ce fut amplement le cas : les acteurs sont merveilleux, fins dans la caricature de leur personnage, attachants et très drôles (mention spéciale à Jean Reno). Christian Clavier réussit son premier passage derrière la caméra, fournit une mise en scène plus utilitaire que franchement inspirée, ce qui ne l’empêche pas d’être efficace et de porter le rythme des situations burlesques. Une bonne comédie qui souffre du regard condescendant d’une communauté heurtée par ses propres clichés subitement transposés sur grand-écran. Son lynchage est la preuve qu’On ne choisit pas sa famille vise juste malgré ses maladresses, ose rire du choc des cultures et du choc au sein même de sa culture (affrontement des genres et des sexes). C'est déjà beaucoup.