Choc des cultures.

Fort du succès phénoménal d'"Opération Tonnerre", les producteurs rassemblent un budget encore plus conséquent, persistant dans leur approche plus gadgetisée de la saga, même si le film de Lewis Gilbert laisse de côté la frime agaçante du précédent volet pour retrouver ce qui faisait le charme des premières aventures.

Ne conservant que très peu d'éléments du roman original de Ian Fleming, le scénario écrit par Roald Dahl en personne (le créateur de "Charlie et la chocolaterie" et de "James et la grosse pêche") est en lien direct avec son époque, prenant comme toile de fond la course à l'exploration spatiale.

En parfaite adéquation avec son environnement, proche d'une véritable bande d'exploitation japonaise (jusque dans son générique et sa chanson chantée par Nancy Sinantra), "On ne vit que deux fois", malgré quelques longueurs et des idées ratées (le grimage de Connery en japonais est vraiment à la masse), renoue avec une certaine modestie et un esprit purement serialesque, s'avérant un divertissement plus d'une fois spectaculaire (la poursuite sur le toit et en hélicoptère, le final dans le volcan...) et parfois même délirant (l'armée des ninjas), bénéficiant d'un excellent montage et offrant à la misogynie de l'agent 007 un cadre parfait pour s'épanouir à pleine puissance.

Face à Donald Pleasance, incarnation parfaite de Blofeld, Sean Connery, même si toujours aussi classe, commence par contre à montrer des signes de lassitude, et affirmera à la sortie du film vouloir mettre un terme à l'aventure. Ce qui ne sera pas tout à fait le cas.