Only Lovers Left Alive par Biniou
Le dernier Jarmusch est planant, mais vraiment.
Dès la scène d’ouverture on a le droit à une sorte d’orgie visuel et sonore, c’est un tourbillon qui m’entraine dans une image incarné par un corps en suspension. Au bout de 20 minutes on ne sait toujours pas ce qui se passe, qui est qui, qui fait quoi, pourtant déjà je suis envouté, car la compréhension de ce Only lovers left alive (quel beau titre !) est bien plus sensoriel, qu’intellectuelle.
Si cette histoire d’un couple de vampire vivant une sorte de fin du monde est si belle c’est parce qu’elle est secrète, que ne pas savoir ce qui les a séparés est un profond déchirement, mais on comprend tout de suite qu’ils sont liés d’une manière très forte.
Jarmusch ne fait pas de psychologie, il n’y a rien à comprendre, juste deux être en recherche de vie, de sang, de chair et de mythe. Que dire de ces ballades en voiture dans un Detroit filmer façon ville fantôme (ce qu’elle est en train de devenir), tout cela semble irréelle, onirique, le monde n’est plus, seuls les amoureux vivent et regardent l’agonie d’un planète ou tout est contaminée. Pourtant l’espoir survit, car les zombies ne sont peut être pas si idiot que ça, il arrive bien à reconnaître le talent d’une chanteuse dans un bar et ils s’embrassent encore, ils s’aiment. Le plan final de ce coté là est très beau, c’est de l’échangisme, un couple dévorée par un autre. Il leur offre l’éternité, leur enlève le jour, le soleil, mais leurs promettent des nuits endiablés, sous une lune complice.
Only lovers left alive raconte une histoire d’amour simple, musicale, cyclique, éternelle, belle et planante donc.