Après une flopée de films passés inaperçus, revoici Kevin Costner devant et surtout derrière la caméra pour un troisième essai cette fois-ci monstrueusement concluant. Retrouvant le western, il adapte le roman "The Open Range Men" de Lauran Paine, s'offre un joli casting et nous ramène à cette époque où l'Amérique était violente, sans foi ni loi, où le plus fort régnait tandis que les plus téméraires chargeaient leur fusil...


Quatre cow-boys sans attaches s'arrêtent près d'une petite ville dans l'Ouest mais se heurtent à des forces de l'ordre hautaines et mauvaises qui vont s'en prendre aux étrangers. L'un meurt tandis qu'un autre est grièvement blessé. Pour Boss Spearman (Robert Duvall, épatant) et Charley Waite (Costner au top du top du top), c'en est trop. Peu enclins à se laisser faire et soucieux de venger leurs compagnons, ces justiciers dans l'âme vont se dresser contre la tyrannie qui surplombe la ville et jouer sur la meilleure défense : l'attaque.


Bien que le scénario porte en lui des similitudes à un autre western crépusculaire, le Impitoyable de Clint Eastwood, Open Range va surtout s'imposer comme un western à part, un western violent où l'on a concrètement affaire à des hommes, des vrais, aux valeurs justes et à la gâchette habile, des hommes qui savent comment se faire entendre, que ce soit à travers de paroles sèchement envoyées ou de coups de feu bien visés. Rarement le western n'aura été aussi sincère, aussi vrai, aussi poignant, et Kevin Costner nous livre un long-métrage époustouflant qui, malgré ses 2h15, ne laisse pas une miette de bonheur. Chaque réplique est une perle, chaque séquence un régal, que ce soit lors de règlements de compte improvisés (la scène dans le bar) ou de fusillades dantesques (le mémorable gunfight final, à classer au panthéon du genre).


Nous sommes donc en 2003 et Costner continue de nous surprendre : l'acteur n'a jamais été aussi convaincant et le réalisateur s'attarde sur les relations purement humaines de personnages travaillés et attachants qui ne sont en aucun cas là pour combler des vides. Scénario envolé, réalisation badass, musique bouleversante, photographie éblouissante et scènes d'action proches du culte... Aucun doute, Open Range fait partie de ces rares westerns à voir absolument et à classer parmi les meilleurs du genre.

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le 1 avr. 2019

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