Bruce Robertson est détective dans la police d’Édimbourg. Dans le but d’obtenir une promotion, il est prêt à toutes les bassesses pour réduire les chances de ses collègues à néant. Alors qu’il pense pouvoir tout contrôler, son esprit tend dangereusement vers un méchant burn-out enclenché par le récent départ de sa femme et de sa fille du foyer familial.


Bien bien barré, Ordure se place dans la grande tradition des comédies déjantées ancrées dans la culture britannique. Comme Trainspotting, c’est une adaptation d’un roman d’Irvine Welsh, et le rapprochement se fera immédiatement aux admirateurs de Danny Boyle (mais pas que). La grande différence est que cette fois, l’histoire se concentre sur un seul personnage. Elle est d’ailleurs racontée de son point de vue, ce qui donne une charge considérable sur l’acteur principal car le film ne peut fonctionner qu’à travers lui. Cette tâche incombe à James McAvoy, écossais de souche désormais bien installé à Hollywood, à l’image de son homologue Ewan McGregor.


Ce retour aux sources s’avère être une véritable bénédiction. McAvoy reprend son accent à faire saigner les oreilles et lâche une performance hors norme. Une catharsis incroyable dans la peau d’un homme au comportement détestable mais pourtant attachant, une sorte de « je t’aime, moi non plus » qu’on se ballade jusqu’au final qui fait définitivement penché la balance. Il enchaine les scènes ainsi que les répliques qui auraient tout pour devenir cultes, gesticulant et grimaçant comme jamais. Le reste du casting est également du crû, on y retrouve Jamie Bell affublé d’un rôle ingrat de bleu complexé par son micropénis mais surtout l’inimitable Jim Broadbent, toujours aussi excellent, dans le pur style de la comédie britannique. Pour autant, le film est très loin de faire dans la dentelle. On frôle même bien souvent avec le vulgaire, mais c’est vraiment ce côté borderline (moi aussi je n’aime pas ce mot) qui fait son succès. Les scènes de fesses ne se comptent plus, comme le nombre de répliques scabreuses prononcées par cet enfoiré de Bruce « Robbo » Robertson. A réserver à un public averti donc !


Il passera inaperçu dans nos contrés à cause de sa sortie en direct-to-dvd mais ce n’est pas une raison pour passer à côté ! Digne représentant des films à la sauce Danny Boyle ou Guy Ritchie, cet Ordure n’a pas sa place dans une poubelle. James McAvoy livre la meilleure performance en roue libre sur fond de coke, parties de jambes en l’air et enfilades de whisky entre répliques savoureuses et bande son irréprochable (cette reprise de Born to be Wild, miam).

ZéroZéroCed
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le 24 sept. 2016

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