Trancepotting
Adapté d’un roman d’Irvin Welsch à l’écriture du déjà bien barré Trainspotting, Jon S. Baird s’empare de ce récit pour livrer une œuvre complètement dingue, monstrueuse de sens et speed à souhait...
Par
le 9 févr. 2014
35 j'aime
3
Bruce Robertson est détective dans la police d’Édimbourg. Dans le but d’obtenir une promotion, il est prêt à toutes les bassesses pour réduire les chances de ses collègues à néant. Alors qu’il pense pouvoir tout contrôler, son esprit tend dangereusement vers un méchant burn-out enclenché par le récent départ de sa femme et de sa fille du foyer familial.
Bien bien barré, Ordure se place dans la grande tradition des comédies déjantées ancrées dans la culture britannique. Comme Trainspotting, c’est une adaptation d’un roman d’Irvine Welsh, et le rapprochement se fera immédiatement aux admirateurs de Danny Boyle (mais pas que). La grande différence est que cette fois, l’histoire se concentre sur un seul personnage. Elle est d’ailleurs racontée de son point de vue, ce qui donne une charge considérable sur l’acteur principal car le film ne peut fonctionner qu’à travers lui. Cette tâche incombe à James McAvoy, écossais de souche désormais bien installé à Hollywood, à l’image de son homologue Ewan McGregor.
Ce retour aux sources s’avère être une véritable bénédiction. McAvoy reprend son accent à faire saigner les oreilles et lâche une performance hors norme. Une catharsis incroyable dans la peau d’un homme au comportement détestable mais pourtant attachant, une sorte de « je t’aime, moi non plus » qu’on se ballade jusqu’au final qui fait définitivement penché la balance. Il enchaine les scènes ainsi que les répliques qui auraient tout pour devenir cultes, gesticulant et grimaçant comme jamais. Le reste du casting est également du crû, on y retrouve Jamie Bell affublé d’un rôle ingrat de bleu complexé par son micropénis mais surtout l’inimitable Jim Broadbent, toujours aussi excellent, dans le pur style de la comédie britannique. Pour autant, le film est très loin de faire dans la dentelle. On frôle même bien souvent avec le vulgaire, mais c’est vraiment ce côté borderline (moi aussi je n’aime pas ce mot) qui fait son succès. Les scènes de fesses ne se comptent plus, comme le nombre de répliques scabreuses prononcées par cet enfoiré de Bruce « Robbo » Robertson. A réserver à un public averti donc !
Il passera inaperçu dans nos contrés à cause de sa sortie en direct-to-dvd mais ce n’est pas une raison pour passer à côté ! Digne représentant des films à la sauce Danny Boyle ou Guy Ritchie, cet Ordure n’a pas sa place dans une poubelle. James McAvoy livre la meilleure performance en roue libre sur fond de coke, parties de jambes en l’air et enfilades de whisky entre répliques savoureuses et bande son irréprochable (cette reprise de Born to be Wild, miam).
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 24 sept. 2016
Critique lue 247 fois
D'autres avis sur Ordure !
Adapté d’un roman d’Irvin Welsch à l’écriture du déjà bien barré Trainspotting, Jon S. Baird s’empare de ce récit pour livrer une œuvre complètement dingue, monstrueuse de sens et speed à souhait...
Par
le 9 févr. 2014
35 j'aime
3
Franchement, le film est déjà sorti partout ailleurs et nous, pauvres français, sommes obligés de passer par la case "piratage" pour pouvoir regarder ce long-métrage. Pourquoi ? A mon avis, le film...
Par
le 26 févr. 2014
17 j'aime
Ordure est aussi agréable qu'un type intelligent qui vous crie dans l'oreille au milieu d'une boite de nuit. Ce n'est pas tant qu'il n'ait rien à dire (il y a même quelques séquences efficaces dans...
le 9 déc. 2014
16 j'aime
Du même critique
Après plus de 6 000 jours dans l'espace à manger vegan, on commence à être frustré et aussi à avoir envie de baiser. Ce pitch est un bel hommage à ce que le cinéma de genre français peut faire de...
Par
le 23 oct. 2018
30 j'aime
2
Énième adaptation du classique d’Agatha Christie, le Crime de l’Orient-Express 2017 se cantonne dans un académisme somnolant alors que son casting hollywoodien augurait une relecture du mythe Hercule...
Par
le 21 déc. 2017
16 j'aime
1
Projet long et compliqué à financer, Le Cravate n'en demeure pas moins un documentaire indispensable à la compréhension sociale et politique de notre pays. D'abord, c'est le portrait d'un jeune...
Par
le 13 nov. 2022
9 j'aime
2