J'ai aimé ce film.
Il est passé tranquillement, avec toute sa superficialité. Pour moi, c'était plutôt positif, une vibration, une atmosphère. Un état d'âme qui se laisse observer. Je comprends totalement qu'on le trouve creux du coup, mais je l'ai trouvé très juste. Parce qu'il ne cherche pas à décortiquer le pourquoi du comment, à convaincre le spectateur. On se retrouve à suivre ce personnage, ses déambulations. J'aime beaucoup ses marches, à passer d'une rue à l'autre, à se retrouver dans une soirée, à suivre quelqu'un, puis une autre soirée, une autre silhouette... etc... J'ai trouvé que c'était très réussi, avec un rythme lancinant, ni dévastateur, ni hystérique, ni lourd.
Alors qu'on a l'habitude de souvent voir ce type de scène, d'embarquement des corps dans une sorte de frénésie auto-destructive de fête en fête d'alcool en drogues. Dans ce film, c'est beaucoup plus doux, plus distancé. A voir un peu la vie qui tourne autour de soi, sans y entrer.
Et rien que pour ça, j'ai adoré le moment dans le fast food, quand il écoute les discussions autour de lui. Comme un moment où Anders se rend vraiment compte qu'il est à part, en dehors.

J'ai bien aimé dans ce film cette réflexion sur la vie, le creux, l'acceptation du renoncement. Quand il discute avec son ami ou la femme dont c'est l'anniversaire. Leurs vies construites, cadrées, dans laquelle ils se sentent parfois étriqués, mais qu'ils aiment un peu. Ils font avec.
Un regard triste. Mélancolique. Mais pas violent, ou cynique, ou juge.

Cela dit, ce film ne me restera pas comme un incontournable. Le côté distancé m'a laissée un peu en dehors. Je l'ai suivie, tranquillement, accompagnée, mais à aucun moment je ne lui ai tenu la main.

C'est étrange, parce que j'ai apprécié qu'il ne soit pas dans le sentimentalisme et en même temps, c'est aussi ça qui fait que je ne suis pas marquée.

A côté, A Single Man, disait la même chose (dans le fond), et le faisait avec un talent redoutable.
Dans Oslo, c'est plus anecdotique. Plus réfléchit. Plus littéraire. Le livre vaut peut-être le détour. Par contre, voir le film Nouvelle Vague, pas sur pour moi, j'ai du mal avec le côté poseur de ce mouvement cinématographique.
Queenie
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le 17 mars 2012

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