Objectivement, c'est le plus grand film de Sydney Pollack, en tout cas, là où tout lui a réussi, avec une moisson d'Oscars et un succès phénoménal à sa sortie.


Plus de 2h20 plus tard, je ne sais pas si c'est son meilleur film, mais c'est en tout cas très touchant, mêlé à un sentiment de dépaysement et à l'envie de croire à cette histoire d'amour.
Pourtant, le film a des défauts, comme une réalisation qui se laisse carrément enivrer par des paysages africains sublimes (mais entre nous, ça ne donne pas envie de filmer ?), et d'un point de vue personnel, le fait que j'ai vu L'homme qui murmurait.... et a qui des thèmes relativement similaires ici. Mais ça ne rentre pas en compte dans mon enthousiasme.


Comme dans tout bon mélodrame, on a droit ici à un amour contrarié entre une femme de poigne et un chasseur qui ne veut que vivre en liberté, donc de ne pas vouloir s'engager. Cette relation peut être triangulaire avec la présence de Klaus Maria Brandauer, qui joue le mari de Meryl Streep.
On voit sans arrêt les bâtons tendus vers cette relation que l'on imagine sans fin ; ces ficelles, on les a vus dans Titanic, mais Pollack joue ici la carte de la modestie, et sous couvert d'un amour interdit, nous brosse rapidement un rapide portrait de l'Afrique noire avant la Première Guerre Mondiale.


Le duo d'acteurs, Streep et Redford, est à l'unisson de cette romance, et on ne hurlera jamais à quel point Meryl Streep est une actrice fantastique ; rien n'a l'air de lui résister, et semble passer d'un rôle à l'autre sans aucun soucis.
Son personnage a beau avoir le malheur qui lui est tombé dessus, une syphilis l'empêchant d'avoir un enfant, elle ne s'en montre pas moins combative, ardente dans sa passion avec son beau chasseur, mais elle reste à la fois romantique (une scène de lavage de cheveux qui est fulgurante de beauté) et forte, menant tête aux hommes et faisant fi des conventions de l'époque. De plus, elle défend la cause des noirs, et veut les défendre, ajoutant ainsi des cordes sociales à son charme.


Porté par une musique sublime de John Barry, Out of Africa est un mélo vraiment fort, peut-être un chouia trop long, mais la puissance de cette histoire impossible, dont a tant envie d'y croire, et la beauté des acteurs, fait que j'ai craqué. Pour finir, la conclusion est magnifique, car elle montre une fois de plus la force de caractère de Karen Blixen ; ne jamais se retourner, malgré les drames subis...

Boubakar
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le 15 sept. 2012

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Boubakar

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