Pacific Rim, c’est le nouveau film de Guillermo del Toro. Pas le mec qui ressemble à Brad Pitt, non, Guillermo, le type qui a fait le labyrinthe de Pan, et qui aime bien les univers et les défis.

Là, son nouveau trip, c’est apparemment un film de science-fiction, avec des robots géants qui affrontent des monstres géants, comme dans les années cinquante avec Godzilla au Japon. Un film de méchas quoi. Du coup, sur la toile farcie de cette génération Y qui a grandi avec Goldorak et consorts, ça jase. Le bruit a enflé jusqu’à faire trépigner bon nombre de personnes.

Blockbuster hollwywoodien en puissance, d’abord grâce à son budget mirobolant (180 millions de dollars), ensuite par le biais de toutes ces couleurs chatoyantes à la mode, rouge, bleu vert, Pacific Rim se cherche.

D’ailleurs, Pacific Rim, ça veut dire quoi ? Pearl Harbor ? Je connais Rimjob, ok, un truc rigolo qui n’a pas beaucoup de lien avec les robots. Si vous ne savez pas, demandez à Manuel Ferrara. Je connais aussi les ribs, ces délicieux travers de porc marinés et parfumés. Mais à nouveau, le lien avec le film demeure ténu. On me glisse dans l’oreille que tout le monde s’en fout, mais que, pour le sport, ça sert juste à évoquer les rives du Pacifique. N’empêche je préférais ma version, celle avec la langue qui se glisse dans des endroits inhabituels.

Alors Ferdinand del Toro, cette fois-ci, il a pompé grave. Au point que chaque scène semble familière. Qui un objet, qui une situation, qui un accessoire, il y a toujours cette sensation « ça me parle » et effectivement, ça parle.

Parce que le Hector del Toro là, il a de bonnes références tout de même. Qu’il s’agisse de jeux vidéo, de mangas, de films en général, il a su piocher la qualité où elle se trouvait. Plutôt qu’inventer de toutes pièces un univers, il a picoré ce qu’il fallait pour tisser un truc qui tienne la route.

Bien entendu, Evangelion saute aux yeux dès le début. Depuis les robots géants aux envahisseurs, en passant par la connexion neurale qui trouble les pilotes, la chaîne de commande ou le général d’une entreprise privée qui fait face seul au danger — au passage, Idris Elba nous débarrasse progressivement de Samuel L. Jackson pour incarner un chef noir et c’est pas plus mal —, rien ne nous est épargné, à part la réflexion que Gainax joignait à la baston.

On pense aussi à Vanquish, le jeu, et ses combis über classes. Mais on pense aussi à Starcraft, et notamment cette somptueuse cinématique qui préfigurait le 2, qui montrait un ultramarine en cours d’équipement.

Bizarrement, pendant les combats et avec l’arrivée de monstres de plus en plus gros, on ne peut pas s’empêcher d’imaginer Katamari en train de pousser tout ça, comme au moment où un bateau énorme devient une matraque. Changement d’échelle.
On ne reviendra pas sur les délires Matrix style, ni sur l’imprégnation Power ranger (ou Bioman pour les plus âgés) dans laquelle nage le film.

Si Warhammer 40.000 vous parle, vous saisirez surement les quelques clins d’oeil. Non Huberto del Toro manie la culture tech-geek à merveille.

On jubile un peu de déceler toutes ces inspirations, même si on peste de cette caméra qui filme toujours trop près, au point qu’il faut patienter une bonne heure avant de profiter d’un combat lisible, avec les protagonistes filmés en entier.

Mais si Julius del Toro... Quoi ? Ça vous gêne le changement de nom pour le réalisateur ? Pardon, je sais pas, lui ça l’a visiblement pas trop emmerdé de nous balancer des morceaux pris à droite à gauche, des héros sans charisme, complètement creux (coucou Ron Pearlman), interchangeables jusqu’à leur physique, ou le principe visuel du fluo dont Avatar nous gavait comme des oies.

Ça lui en a touché une sans faire bouger l’autre aussi de nous refourguer des intrigues secondaires relou et ridicules (coucou la connexion avec le cerveau extra terrestre). Comme si après avoir trouvé comment habiller ses acteurs, Del Toro s’était retrouvé en panne d’inspiration, au point de combler le vide avec des passages sans saveur, limite ennuyeux, du moins poussifs, et sans cohérence avec le reste.
Sans parler du scénario, dont certaines étapes sont manquantes et déstructurent une narration déjà bien légère. Ni même de l’ensemble des situations, expédiées manu militari sans qu’on ait eu le temps de déceler le moindre enjeu à cette histoire de fin du monde.

Non, c’est pas le tout de faire le malin. C’est pas parce qu’on a du fric qu’on réussit mieux. La preuve.
hillson
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le 10 oct. 2013

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