Les ados paumés, une affaire de famille, oui, mais...

Gia Coppola reprend ici le thème préféré de sa tante, la jeunesse, pour un premier film qui réussit agréablement un exercice de style particulier : montrer l'insouciance, la langueur. Petit mélange entre Virgin Suicides et Gummo, avec quelques touches de Spring Breakers s'il vous plaît (sans parler de The Bling Ring), Palo Alto a des images chaudes, des personnages paumés et une photographie intéressante.

Entre l'alcool et l'amour malsain et l'incandescence du scénario, le film se veut délicat et admiratif d'une jeunesse sans but. Comme souvent dans ce type de film, il y a un focus effectué sur la jeunesse blanche des banlieues bourgeoises américaines ; Palo Alto n'y échappe pas et le spectateur connaît déjà ces moments de errance, montrés par une caméra amère et pudique en même temps, nostalgique et simple, solaire et vivante pourtant, qui porte au sommet les expérimentations adolescentes comme de petits rien qui n'en sont pas moins beaux et grâcieux.

Les adultes, souvent aussi paumés que les jeunes dans ce film (en témoignent le prof de sport, la scène dans le diner avec la blonde boulimique, les conversations téléphoniques de la mère d'April) sont la petite touche d'originalité au traitement de la question ; ces personnages décharnés rendent enfin un peu plus piquant ce qui pourrait n'être qu'un film contemplatif et désillusionné habituel.

Pour le reste, rien de vraiment nouveau sous le soleil mais quelques petits moments adorables, et une bande son particulièrement jolie. Gia a bien fait ses devoirs, sous des airs candides assumés.