La communication autour du nouveau film de Steven Soderbergh lorgne davantage sur la forme que sur le fond : Paranoïa a en effet la particularité d’être tourné entièrement avec un téléphone de la célèbre marque à la pomme… Un détail qui n’en est pas un dans les mains du réalisateur Steven Soderbergh, qui en amateur de nouvelles expériences cinématographiques qu’il est, se plie avec malice à cet exercice de style et propose une réalisation hyper immersive et claustro. Les cadres sont souvent proches de l’actrice principale, esthétisés, et surtout accompagne bien le spectateur dans cette ambiguïté qui s’installe dans la première partie du long métrage : l’héroïne est-elle folle ou bel et bien victime d’un coup monté ?
On pouvait s’attendre à ce que cette ambiguïté s’installe jusqu’au dénouement final : il n’en est rien. Steven Soderbergh préfère répondre rapidement à cette interrogation pour ensuite mieux installer le combat de l’héroïne pour se sortir de cet asile dans lequel elle est enfermée contre son gré.
Le thriller de Steven Soderbergh fonctionne parfaitement, aussi grâce à son casting qui vaut le détour : Claire Foy dans le rôle titre, mais aussi les seconds rôles Joshua Leonard en intriguant infirmier et Juno Temple en patiente perturbée.
Captivant de bout en bout, Paranoïa brille jusque dans sa conclusion qui ne se contente pas d’amener un happy end convenu et qui montre une évolution du personnage après son enfermement. On ne se débarrasse pas aussi facilement de la paranoïa… Les amateurs du genre apprécieront.