Steven Soderbergh a beau avoir loué ce tournage sous format iPhone, je reste plus que dubitatif. D'ailleurs, je le regrette d'autant plus que niveau scénario, le film n'est pas sans potentiel : il joue assez bien de l'ambiguïté quant à la paranoïa avérée ou non de l'héroïne, le réalisateur restant suffisamment habile pour que certaines scènes créent vraiment la confusion, si bien que l'on hésite vraiment sur l'interprétation à avoir des événements. C'est anxiogène sans être abrutissant, plutôt bien interprété, notamment par une Claire Foy qui, sans être exceptionnel, fait le job avec implication. Malheureusement, j'ai beau retourner le problème dans tous les sens : « Paranoïa » a donc été réalisé avec un iPhone et moi, je n'aime pas ça.
Alors, bien sûr, c'est quand même Soderbergh derrière la caméra, donc c'est quand même très au-dessus du niveau de votre pote bourré en soirée. Maintenant, on peut me raconter ce qu'on veut : cela limite méchamment les possibilités techniques et visuelles de l'ensemble : j'ai parfois vraiment eu du mal. C'est fatigant, étriqué, limitant le potentiel de nombreuses scènes qui auraient pu être mémorables : j'ai beau avoir adhéré un minimum au récit, ça n'est clairement pas ma vision du cinéma, et si je suis ravi pour l'ami Steven qu'il expérimente tout ce qu'il veut, j'aurais infiniment préféré qu'il fasse une œuvre « normale » : nul doute que cette histoire volontiers oppressante y aurait grandement gagné. Appeler des gens et leur écrire des SMS, je crois que cela reste la vocation principale d'un téléphone.