You Freud, me Jane !
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Après avoir étranglé La Corde, deuxième volet d'une série s'intéressant au "Maître"...
Je ne m'attarderai pas sur la dimension psypsy-caca qui fonde Marnie --- et qui n'est sans doute pas pour rien dans le prestige d'Alfred, les araignées freudiennes ayant trouvé dans l'œuvre d'Hitchcock de quoi étendre leur sale toile.
Je vais maintenant et ... simplement... lister certains éléments qui montrent à quel point le British bénéficie de l'indulgence des pédants et des perroquets :
1/ Après huit minutes bien élégantes, voilà Marnie à cheval, cheval complètement statique, un décor bucolique défilant derrière pour donner l'illusion du mouvement.
2/ Le sourire s'est à peine effacé que le rire nous saisit. Hitchcock, qui détestait filmer en extérieur, nous balance une colossale peinture portuaire pour simuler le quartier pouilleux où habite la mère de Marnie. Il n'a peur de rien, l'Alfred.
3/ En une poignée de jours, Marnie tombe une deuxième fois sur Mark Rutland (Sean Connery qui fronce les sourcils à s'en défoncer le crâne pour bien nous montrer qu'il croit avoir déjà vu cette jolie femme quelque part....).
Ne dit-on pas que le monde est petit ?
Celui d'Hitchcock l'est, assurément.
4/ Embauchée, Marnie a pour patron un type infoutu de se rappeler la combinaison du code "cachée" dans un tiroir (qu'il ouvre donc constamment).
Comment le sait-on ?
Une employée fait cette révélation à Marnie-la-nouvelle, Marnie... la cambrioleuse. Comme c'est gentil de sa part...et bien pratique !
5/ Violent orage. Tellement violent qu'Hitchcock fait balancer un arbre coupé dans le bureau. Même le roi des nanars n'oserait pas, mais quand on s'appelle Hitchcock, en 1964, on peut tout se permettre : la Cour s'inclinera.
6/ Allez, nouveau cambriolage... Mince, la femme de ménage !... Elle tourne le dos... Marnie retire ses chaussures et les glisse dans ses poches. L'une d'elle risque de tomber. QUEL SUSPENSE insoutenable... ... Et... la godasse tombe ! ... Mais la technicienne de surface est sourde !! ... Ah-ben-dis-donc, elle a eu chaud, la Marnie...
7/ Lil, la belle sœur de Mark Rutland (Sean Connery), fouille dans ses affaires. Chouette, il a laissé des traces de choses importantes à faire : Lil va pouvoir enqêter sur sa rivale (Marnie)... Et nous, forcément, on biche.
8/ La perspective fuyante du long couloir, sur le bateau : si ce n'est pas une de ces peintures si chères à Alfred, je veux bien être étranglé par Phillip & Brendon !
9/ Lil épie Marnie et Mark par une fenêtre, à l'étage. Voila nos tourtereaux causant haut et fort : pour que le son de leur voix passe par les carreaux. Alfred, toi, alors...
10/ Marnie a fait un cauchemar et se réveille... mais elle replonge aussi sec... comme on fait tous : on aime remettre ça aussitôt, non ?
11/ Ce revolver avec lequel Marnie se pointe : ni la servante du propriétaire de l'arme, ni Lil n'ont donc pu empêcher la pauvre femme de se barrer avec ?! ... Ellipse bien commode, pas vrai, Alfred ?
12/ Marnie qui tend la main vers l'argent, dans le coffre, mais "refuse" de s'en saisir. Oh purée, deux aimants qui se repoussent ! ... Quel cirque...
12/ La mort ridicule du marin... Tous des chouquettes, les gars de l'US Navy, non ?!
J'en termine
( on aurait pu évoquer l'omniprésence de la musique, agréable au début, puis irritante à force de nous vriller les tympans ; Sean Connery qui parfois lit son texte sans vergogne ; l'accent sudiste de la mère... )
Créée
le 3 oct. 2020
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