Intrigué par une bande annonce qui promettait quelques surprises sur les raisons du réveil de ces deux passagers particuliers lors d'un voyage interstellaire, je me rendis dans une salle obscure afin d'y contempler la lumière d'une myriade d'étoiles...


Visuellement, je ne fus pas déçu. Un espace époustouflant, tout en subtilités, sans outrances colorées, s'offrit à moi. Un vaisseau au port gracieux, bien pensé se profilait dans cet espace glacé. La durée du voyage elle-même (120 années à une vitesse égale à la moitié de celle de la lumière) se révélait cohérente lorsque l'on sait qu'environ 1800 astres stellaires se trouvent dans un rayon de 50 années-lumière autour de notre étoile tutélaire.


Le casting s'avéra bien peu étoffé en nombre de protagonistes mais de grande qualité. Chris Pratt et Jennifer Lawrence formèrent un duo des plus réussis, tant leurs interprétations respectives furent abouties. L'histoire apparaissait plausible pour un film de science-fiction dont l'objectif n'était manifestement pas la débauche de puissance mais un cadre intimiste au sein duquel des personnages devaient trouver des solutions tant techniques que d'ordre psychologique.


Avec de telles qualités, le film semblait placé en orbite haute, prêt à s'élancer telle une flèche de technologie à travers l'espace. Quelle défaillance était donc alors survenue ?


Il s'avéra qu'en dépit de toutes ces bonnes intentions, le film demeura paisible et que le voyage spatial ne fût guère qu'un prétexte pour véhiculer une belle histoire d'amour.


Guère de tensions dramatiques, si ce n'est celles, humaines, qui régissent les rapports humains (découverte - romance - révélation - rupture - choc narratif - rabibochage - amour fou). Un début de réflexion sur la solitude fût amorcé mais pas conclu. En outre, en dépit de défaillances techniques d'importante gravité (voire vitaux), tout fût résolu en un tour de main, en particulier à la fin. Celle-ci, expédiée comme une étoile filante, nous livra la romance d'un duo magique pendant quelques décennies sans la moindre éruption solaire entre eux dans un cadre devenu bucolique.


C'est qu'il eût fallu, pour que ce film fût une réussite à l'instar d'autres productions sublimes récentes dans l'univers de la science-fiction, qu'il y ait un peu d'angoisse, de suspense et de drame. Ici, le seul frisson fût celui de l'amour, un joli début certes, mais insuffisant pour générer une super nova.
Au final, les passagers furent bien sages,


vécurent heureux


et... en apesanteur.

Apostille
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le 28 déc. 2016

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