Devant ce film on a très rapidement l’impression que deux scénarios ont été mélangés de force en un seul, pour un résultat indigeste et ennuyant.
D’un côté un scénario SF assez sombre avec un haut potentiel psychologique voire philosophique : sur un vaisseau entièrement automatisé en direction pour une colonie lointaine, un homme est réveillé par erreur 90 ans trop tôt. Non seulement ses rêves d’une vie nouvelle sont anéantis, mais il devra passer le restant de ses jours seul éveillé à bord d’un gigantesque vaisseau vide, avec un robot-barman comme seul compagnon. Au bout d’un temps d’isolation forcée se pose alors le dilemme suivant : peut-il réveiller quelqu’un d’autre pour soulager sa solitude et partager son voyage, sachant qu’il le condamne au même sort terrible ?
De l’autre côté un scénario de comédie romantique bien cliché pensé pour répondre aux fantasmes du public-cible. A la suite d’un malentendu dramatique un beau jeune homme rencontre une belle jeune femme qui sont contraints de vivre seuls dans l’oisiveté et le luxe dans grand vaisseau moderne. On note d’ailleurs que la romance vient selon moi plus d’un choix par défaut que d’une réelle envie, mais passons, ils tombent amoureux. Malgré la trahison révélée, une épreuve mortelle scellera leur amour comme jamais et il la demandera en mariage — car nous les femmes ne rêvons que de ça — et reconstituerons une forme de jardin d’Eden scientifiquement et mécaniquement inexplicable, tel Adam et Eve. Mais on ne fera pas d’enfants, faut pas déconner avec les fantasmes.
Je ne peux pas lister toutes les incohérences et contradictions de ce film, si ce n’est au moins deux : comment un vaisseau automatisé ultra-performant et moderne ne peut-il pas avoir prévu de procédure de réveil d’un ou plusieurs membres de l’équipage en cas d’urgence vitale du vaisseau ? Comment plantes-tu des arbres dans un vaisseau là où il n’y a pas de terre (sérieux vous avez essayé de faire ça dans un avion ou un bateau ?) ?
Vous l’aurez compris fuyez ce film dont l’interprétation est aussi plate que le scénario est mal écrit. Mention spéciale à Laurence Fishburne dont les 15 minutes à l’écran ne serve qu’à donner une clef d’accès, un peu comme l’aide dans un jeu vidéo quand vous êtes bloqué.