Perfect Blue
7.8
Perfect Blue

Long-métrage d'animation de Satoshi Kon (1997)

Perfect Blue, film d’animation du regretté Satoshi Kon, est un film d’animation loin, très loin de l’esprit Ghibli dont les films se veulent bon enfant et en symbiose avec la beauté de la nature. Ici, rien de tout ça, l’histoire qui nous est narrée est trouble, troublée et troublante. On suit l’histoire de Mima, idole japonaise qui décide de quitter le groupe Cham pour se reconvertir en actrice et qui se fera harceler par un fan mécontent de son choix.


Perfect Blue peut se définir comme une sorte de thriller psychologique qui ferait pâlir d’envie certains autres films contemporains tant ce film arrive à nous plonger dans une ambiance extrêmement particulière que ça soit au travers de l’animation, de la musique, il sait nous tenir en haleine jusqu’au bout, notamment grâce au génie de l’écriture de Satoshi Kon qui, à l’instar de certains de ses autres films, sait créer une frontière très ténue entre la réalité et le rêve (sanctuaire de l'imaginaire), le réel et le fictif, l'imaginaire étant notamment associé à la folie destructrice de soi dans Perfect Blue. Une sorte de cauchemar sans fin prenant de la vitesse et de l’ampleur dont on ne se réveille jamais et dont nos différents reflets, qu’ils soient fictifs (celui capté par une caméra) ou réel (celui d’un miroir) troublent nos consciences.
Le film pose une question inaugurale « Qui suis-je » ? Devons-nous être définis par les autres et est-il possible de se définir soi-même, de s’accomplir dans une société où nous avons tous un rôle, toujours différent, à jouer avec chaque personne que nous rencontrons ?
Au final, le très contesté « trouble de la personnalité multiple » par la psychiatrie aujourd’hui n’est-il pas quelque chose d’extrêmement banal ?


J’ai récemment revu Perfect Blue, 4 ans sans l’avoir revisionné il est rapidement entré dans le palmarès de mes films favoris, je suis heureux de m’apercevoir que le temps n’a pas fait un travail de sape vis à vis de ce dernier qui m’a beaucoup plus tenu en haleine et marqué par rapport à la première fois que je l’ai vu, notamment la scène du viol qui m’a rappelé l’horrible scène de viol d’Irréversible de 15mins issu du film de Gaspar Noé, qui selon moi a du puiser son inspiration dans ce film pour Irréversible, comme beaucoup d’autres cinéastes se sont inspirés des films de Kon pour faire leurs propres films (Nolan avec Inception / Paprika étant l’exemple le plus connu)


Satoshi Kon était indéniablement un grand (contrairement à certains qui se sont réjouis de sa mort ici), il sait traiter de thèmes matures et créer un « tout immersif » dans chacune de ses créations, Perfect Blue étant indéniablement sa création qui m’a le plus marqué.

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le 29 oct. 2019

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