Le miroir de l'âme
On ose tout quand on est ado : J'ai découvert ce film en avant-première d'une manière assez drôle. Plus de place disponible, la séance affiche complet et voilà Rawi privée de sa rencontre avec...
Par
le 21 oct. 2014
66 j'aime
14
Voilà un film qui, malgré ses qualités, n'est pas parvenu à gagner pleinement mon adhésion, aussi pour être la plus honnête possible envers une oeuvre qui ne manque ni d'intérêt, ni d'intelligence, vais-je tout d'abord vous faire part de mes réticences avant de conclure sur les éléments qui m'ont séduite. Commençons par ce qui m'a bloquée dès le départ : la discordance entre le son et l'image. A cause de l'extrême simplicité du graphisme en noir et blanc, les voix des actrices ( Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni et Danielle Darrieux ) semblent venir d'ailleurs et ne pas coïncider avec les petits personnages qu'elles sont sensées animer et, je l'avoue, cela m'a agacée. D'autre part, ce qui aurait pu donner un vrai relief à cette odyssée se noie dans un conformisme qui finit par enlever au film une part de son originalité, d'autant que la succession des sketchs et flash-backs n'ont d'autre fil conducteur que la chronologie des événements, sans que cela donne lieu à une réflexion particulière sur leurs conséquences. Les faits s'enchaînent de manière très linéaire et on se lasse assez vite de ce narratif composé d'une imagerie trop plate. Il en est de même des personnages qui, eux aussi, manquent de relief et restent, à mon goût, trop conventionnels, ne donnant pas suffisamment d'impact aux paradoxes d'une époque troublée.
Néanmoins, le caractère volontairement naïf des dessins n'est pas sans émouvoir, ni la réalité des faits sans nous toucher infiniment, même si la leçon qui s'en dégage reste d'un retentissement limité. Mais il faut souligner qu'il s'agit là de l'histoire vue par une enfant, puis une adolescente, et que nous devons relativiser et séparer le politique de l'intime. L'auteure ( qui est déjà celle des quatre albums de bande dessinée dont ce long métrage s'inspire ) a choisi de nous narrer le destin de l'Iran contemporain en partant de son histoire personnelle, supposant - sans doute à juste raison - que le spectateur s'identifierait plus facilement à l'héroïne et ses proches qu'à un peuple en général et qu'il parviendrait ainsi à mieux intérioriser ce vécu particulier. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé : le film ayant un succès constant auprès du public depuis le Festival de Cannes, où il fut ovationné et primé. En conclusion, cette oeuvre d'animation auto-biographique mérite d'être vue en famille pour son charme, sa poésie, son hymne à la liberté et parce qu'elle est une page de l'Histoire saisie, dans son implacable dureté, par le regard d'une jeune fille rebelle qui, au milieu des pires épreuves, n'a perdu ni le sens de l'humour, ni celui du bien et du mal, ni l'espérance.
Créée
le 13 mai 2015
Critique lue 557 fois
D'autres avis sur Persepolis
On ose tout quand on est ado : J'ai découvert ce film en avant-première d'une manière assez drôle. Plus de place disponible, la séance affiche complet et voilà Rawi privée de sa rencontre avec...
Par
le 21 oct. 2014
66 j'aime
14
Je partais avec un a priori négatif. Après quelques minutes, j'ai révisé mon jugement pour apprécier l'univers pas si niais et rondouillard que j'imaginais. Puis je me suis ravisé. Tout au contraire,...
Par
le 27 mars 2011
24 j'aime
13
La vraie réussite de ce film tient dans sa simplicité. C'est pur, franchement euphorisant et rafraichissant dans le monde de l'animation moderne.
Par
le 17 sept. 2011
16 j'aime
Du même critique
Grâce à un petit héritage personnel, Claude Chabrol, alors jeune critique aux Cahiers du cinéma, produit lui-même son premier film, réalisé avec le concours efficace d'une bande de copains réunie...
Par
le 6 juil. 2013
15 j'aime
1
Tom Ripley ( Alain Delon ) a été chargé par un riche industriel américain, Greanleaf, d'aller chercher son fils Philippe ( Maurice Ronet ) en Italie, où il mène une vie oisive en compagnie de Marge (...
Par
le 25 mai 2013
13 j'aime
1
Mort à Venise, film lumineux et complexe est, sans nul doute, l'un des plus grands chefs d'oeuvre du 7e Art. Inspiré d'un roman de l'écrivain Thomas Mann, lui-même influencé par la philosophie...
Par
le 25 juin 2013
13 j'aime
1