Rêves ta vie en couleur, c'est le secret du bonheur
Pour revivre vos rêves d'enfant, regardez le ciel, suivez la seconde étoile sur la droite... et laissez vous entraîner dans le monde magique de "Peter Pan".
"Peter Pan" est assurément un film réussi à bien des égards. Aussi comique que touchant, il sert une juste observation des rapports humains et familiaux. Drôle à souhait, notamment au détour des scènes d'apitoiement du Capitaine Crochet dans ses relations avec le crocodile et Monsieur Mouche, il sait se faire sérieux et émouvant par son approche de la nostalgie et de la recherche de la jeunesse éternelle. Il captive aussi par de nombreuses séquences d'aventures particulièrement denses et fournies, à l'image des pièges de Crochet et de ses duels avec Peter Pan. La musique et les chansons, ne souffrent quant à elles d'aucune critique tant elles soutiennent à merveille le récit. Enfin, les décors sont particulièrement soignés.
Mais tous ces ingrédients ne seraient rien sans la pléiade des personnages, tous plus réussis les uns que les autres. Peter Pan rayonne ainsi de bout en bout. A la fois fier, insouciant et épicurien, il représente l'éternel enfant qui se nourrit d'aventures et de fantaisies. L'autre personnage emblématique du film est la fée Clochette. Elle est la représentante de la beauté féminine par excellence, plébiscitée par l'occident: blonde, aux yeux bleus et formes généreuses. Le Capitaine Crochet, enfin, est sans aucun doute l'un des vilains les plus marquants de la Walt Disney Company. Sans foi ni loi, froid et calculateur, il sait toutefois se faire gentleman. Il est, en ce sens, diamétralement à l'opposé de son bras droit, Monsieur Mouche, personnage débonnaire, aussi maladroit que peureux. Ajoutez à ce duo, à fort potentiel comique, une curieuse relation avec un crocodile et vous obtenez des scènes d'une drôlerie parfaitement aboutie. Le personnage du crocodile est d'ailleurs le seul vrai écart que s'est autorisé Walt Disney par rapport à l'œuvre originale qui ne le représente en effet que par le "tic-tac" d'un réveil.
Enfin, un petit détail a toute son importance dans l'analyse des personnages: le père de Wendy partage en effet sa voix avec celle du Capitaine Crochet! Cette astuce, qui mériterait à elle seule une étude psychologique poussée, est malencontreusement ignorée dans la première version française et réintroduite fort justement dans le nouveau doublage de 1988.