C'est fou comme dans les années 1990, il y a eu beaucoup de films de procès (ou en partie), avec par exemple Dans l'ombre de Manhattan, La firme, Des hommes d'honneur, L'idéaliste, L'associé du diable ou bien encore JFK. Peur primale est parfaitement dans le genre, avec Richard Gere jouant un avocat qui veut défendre un jeune homme soupçonné d'avoir tué un archevêque à Chicago.
La particularité du film, le premier réalisé par Gregory Hoblit, c'est aussi que le jeune homme en question est joué par Edward Norton qui, pour ses débuts au cinéma, crève l'écran, car il est vraiment formidable. Bien qu'il avait 26 ans au moment du tournage, son personnage en a 19, et compose un personnage très particulier, frêle, qui bégaie, et dont on a du mal à croire qu'il soit l'ordure qui a zigouillé cet archevêque, notamment de lui avoir coupé les doigts, crevé les yeux, et autres joyeusetés.
Quant à Richard Gere, il joue cet avocat extrêmement sur de lui, arrogant, et pour qui la défense de cet homme n'est qu'une publicité de plus, car il se propose même de le défendre gratuitement pour jouer son côté bon samaritain. On retrouve aussi Laura Linney en avocate adverse, qui a été aussi l'amante de Richard Gere, l'excellente Frances McDormand en psychiatre, et tout cela fait un film pas forcément palpitant à voir, car on se croirait dans une série TV un peu évoluée, mais dont les péripéties sont bienvenues pour capter l'attention. Il mérite même d'être concentré, jusqu'à un petit détail qui renverse totalement l'histoire, faisant fi de l'habituel film de procès, et au résultat très efficace.