Avec Phantasm II meurt la surprise. Bienvenue dans le cliché ! Notre jeune héros sort d’un hôpital psychiatrique, dispose de pouvoirs télépathiques avec une jeune demoiselle et capable de lire dans les pensées du Tall Man ; il est épaulé par l’idiot du village ex-vendeur de glaces aussi insupportable qu’inutile. Vous avez aimé les deux nains du premier opus ? Eh bien en voilà par dizaines ! Vous avez aimé les bouboules volantes perforeuses de tête ? Eh bien en voilà une flopée ! Preuve que plus de moyens et plus de spectaculaire ne font pas forcément meilleur film, ni aussi bon d’ailleurs. Car le chemin est des plus balisés : on sait constamment où l’on met les pieds, la faute à une œuvre fascinée par sa voiture – qui recouvre une bonne moitié du métrage – arpentant les routes d’un scénario linéaire. Un road trip ? Assurément pas : la psychologie des protagonistes (si tant est que l’on puisse parler de psychologie) n’évolue jamais, les enjeux non plus. Nos deux âmes torturées se serrent les coudes, érigent leurs pensées en voix-off franchement calamiteuse. La vengeance sert de toile de fond, les armes pleuvent. On retombe dans un énième film-commando où deux boulets vont imposer leur loi. Un western alors ? Des villes-fantômes, c’est tout. L’histoire n’a aucun sens, les personnages se meuvent sans justifications, retrouvent le Tall Man par la magie de l’intuition. Adopter le fantasme comme structure narrative ne doit pas servir de prétexte à une fainéantise d’écriture. Le seul intérêt de Phantasm II réside dans ses effets horrifiques très réussis qui imposent une véritable ambition esthétique loin du tout-venant des productions lambda. Mais quelle déception devant une œuvre au potentiel immense qui ne réfléchit plus et se contente d’expédier ses scènes sanglantes comme on découpe du jambon ! Pauvres fantasmes.