Cocorico ! Phantom Boy est le dernier-né du studio français d'animation Folimage (enfin, à l'heure où j'écris cette critique...) sorti l'année dernière... Sans que je ne m'en aperçoive le moins du monde.
Un manque de pub dites-vous ?
Pour un film d'animation ?
Allons allons, vous vivez vraiment sur Terre ?
...
... Voilà voilà.
Heureusement, j'ai rattrapé mon retard ; et à la vue de ma note, il est clair que j'aurais aimé voir Phantom Boy dès sa sortie. Voilà pourquoi :
L'absence de pathos appuyé. Oui, c'est un argument fort.
Quand on lit le synopsis, on aurait pu s'attendre au contraire : un enfant malade qui est le héros, c'est très souvent l'occasion pour nous assommer de scènes à faire pleurer. Or, la maladie de Léo n'est qu'un fil rouge comme tant d'autres. Ce n'est pas son mal qui est si mis en avant, mais plutôt comment il arrive à le surpasser : en voyageant, tel un esprit, vagabondant dans les rues de New York pour oublier sa douleur. Ingénieux: le thème de la maladie est bien présent, mais savamment distillé par quelques points de scénario que l'on retrouve ici et là.
Mais cela n'empêche pas quelques moments poignants de faire surface, mention spéciale à toutes les scènes regroupant Léo et sa sœur, tout en sobriété...
... cette sobriété, on la retrouve dans quasi tous les aspects du film, et ça fait sincèrement du BIEN.
Le style graphique, typé BD, n'est pas exceptionnel, mais je lui ai indéniablement trouvé un charme.
Les musique se font discrètes, mais les rares fois où elles pointent leur bout du nez, elles m'ont embarqué.
L’œuvre est courte, car mettant en scène une histoire fort élémentaire, mais prenante. Il n'y a pas une seule minute pour laquelle j'ai trouvé le temps long.
Les personnages sont balancés façon "brute de décoffrage" : aucune fioriture, peu d’originalité en eux, mais c'est de cette simplicité qu'ils tirent leur force : Léo, Alex, ou la journaliste sont des gens de tous les jours, qui vont cependant connaitre une merveilleuse aventure. De quoi s'identifier parfaitement à eux.
Autre bon point positif : l'humour. Ou comment rire de ce qui n'est pas amusant. Mention spéciale à l'antagoniste principal, dont les répliques m'ont souvent faire me gausser à gorge déployée. Et ce qu'il y a de fort, c'est que ce film fera autant rire les enfants que les adultes : les premiers s’amuseront des situations cocasses dans lesquelles nos héros se retrouvent, les seconds souriront très certainement quant à eux face aux multiples références aux vieilles ("vieilles", tout est relatif) créations cinématographiques, ou tout simplement aux dénotations satyriques de notre société.
Vous ai-je dit que Phantom Boy était aussi une œuvre intelligente ?