Fil à retords...

Y'aura t-il de la neige ce dimanche ? Alors que tout le monde, sur le carré de Lille, se calfeutre dans cette expectative, je me suis décidé à aller voir "Phantom Thread". Film immanquable pour beaucoup mais qui intuitivement titille mon scepticisme.

16h00 et une poignée de spectateurs dans la salle. Pas de voisin ruminant de popcorn, pas de horde bavarde "On va sortir" plus prompte à se raconter la semaine que regarder le film. Conditions idéales.

Il est un peu plus de 18h30 quand je suis sorti de la salle. Col rabattu sur les oreilles, plus engourdi par le pensum subi que le froid, les minutes qui me ramènent chez moi permettent de réfléchir à ce que je viens de voir. 1er constat, je me suis ennuyé comme rarement. A un point tel que je n'ai aucunement envie de m'étendre sur le sujet. Et j'ai un peu de mal à comprendre l'engouement autour du film. La circonvolution du scénario finit par lasser, l'esthétisme admirable porté à l'ensemble technique en devient très vite étouffant, à l'image de la partition de Jonny Greenwood. Quant à Daniel Day Lewis, à trop vouloir l'oscar, son jeu limite outrancier, est à l'image de l'oeuvre, borderline. Vicky Krieps, elle, en pauvresse de l'amour fait ce qu'elle peut est attachante et Lesley Manville s'en sort plutôt bien.

Reynolds Woodcock, dans ce qu'il a de psychorigide, d'égocentrique, de fétichiste ou de mégalomanie se veut être un miroir de l'auteur ? Ouch Paul Thomas Anderson est à plaindre... qui plus est, plutôt que de transcender, il se complaît dans cette fange. Trop mortifère pour moi !