Amour, robes et beauté.

Paul Thomas Anderson est grand. Daniel Day Lewis est immense.

Quel duo...Même sans parler du film, imaginer ces deux génies de l'art travailler ensemble est un bonheur sans nom. Par chance j'ai réussi à voir le film en avant-première en présence de PTA, un grand moment, voire deux grands moments. Le premier pendant la projection du film où j'ai imaginairement quitté mon siège parisien pour un voyage lunaire dans le Londres de la bourgeoisie aristocrate pendant les années 50. Le deuxième, bien évidemment quand PTA a fais son entrée dans la salle tel Moise marchant sur l'eau, j'ai vu PTA marché sur les escaliers le menant à la scène, c'était d'un spiritualisme insensé.

Ce qui a marqué mon esprit dans le film n'est pas forcément ce qu'on pourrait croire...Ce n'est pas le jeu d'acteur incroyable, ce n'est pas non plus les jeux de caméra dantesques mais plutôt l'atmosphère dans laquelle le réalisateur arrive à nous transporter. Dès l'arrivée de Alma (Vicky Krieps) dans la vie du couturier mondialement reconnu, Mr Woodcock, on est plongé dans le regard de chaque acteurs, on arrive à ressentir les émotions, la tension et l'amour passionnel qui se cache chez les personnages. J'ai compris ça lors de la scène du petit-déjeuner où l'on entend le moindre petit son avec une puissance qui pourrait nous faire croire que le régisseur a caché des micros avec un son maximum sur chaque objet de la pièce...C'est révolutionnaire et tyrannique, deux adjectifs qui caractérisent parfaitement le personnage de Daniel Day Lewis.

Ah Daniel, sacré Daniel...Intérieurement j'espère encore que ce n'est pas ton dernier film, qu'on aura encore la chance et l'honneur de te revoir à l'écran, toi et ta classe de dandy aux jambes aussi longues qu'un cou de girafe.
La prestation de l'acteur dans le film est grandiose (comme toutes ses prestations), mais ce qu'il faut retenir c'est que sans la direction de PTA, elle n'aurait certainement pas eu ce niveau. Depuis "There Will Be Blood" les deux compères commencent à se connaitre et PTA sait exactement comme filmé les millions d'expressions de l'acteur. La scène du bal du 31 décembre à la fin du film montre comment d'un simple tremblement de caméra sur un plan fixe, on peut ressentir la terreur dans les yeux de Day Lewis lorsqu'il cherche sa dulcinée dans une foule ivre.

Je ne sais pas exactement ce qu'on peut jeter de ce film...Les décors sont somptueux, les costumes à la pointe de la perfection et la musique de Johnny Greenwood retenti encore dans mes oreilles depuis 1 mois. Johnny Greenwood, le guitariste de Radiohead qui a encore évolué et gagne en crédibilité à un tel point qu'on se demande comment il arrive à être aussi éclectique dans son style pour rendre l'atmosphère du film si réelle.

Mon petit +, mon petit plaisir personnel revient quand même à Vicky Krieps qui interprète à merveille le rôle de cette jeune serveuse qui deviendra la muse d'un grand couturier et finira par devenir sa femme et la mère de ses enfants. La transformation de l'actrice durant le film est impressionnante et nous suivons cette transformation à travers les yeux (fous) de Daniel Day Lewis.

GRANDIOSE!