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Disponible sur Netflix depuis le 7 janvier dernier, Pieces of a Woman, de Kornél Mundruzcó, est incontestablement le film de ce début d’année. Bien que perfectible à quelques égards, le long-métrage affiche effectivement une maîtrise assez remarquable, tant dans sa réalisation que dans son écriture, ou même sa direction d’acteurs. Il ne suffit d’ailleurs que de l’introduction, bouleversante d’intensité et d’émotions, pour comprendre que le film jouera à fond la carte de l’immersion. Une immersion qui passe, bien sûr, essentiellement par la mise en scène. Tantôt discrète, tantôt prononcée, celle-ci séduit surtout par sa capacité à nous faire complètement ressentir le parcours émotionnel des personnages. Pour y parvenir, le réalisateur hongrois use, entre autres, abondamment de gros plans ou de mouvements de caméra (passant d’une pièce à l’autre ou d’un personnage à l’autre). Deux techniques qui auraient très pu se limiter à de simples artifices en d’autres mains mais qui trouvent ici tout leur intérêt, chacun des choix de mise en scène ayant du sens. L’illustration parfaite de cette maîtrise étant bien sûr la superbe séquence d’ouverture.


Côté scénario, malgré un symbolisme parfois trop appuyé, le film se montre aussi extrêmement convaincant. S’appuyant sur des dialogues d’une rare efficacité, le script décrit en effet avec délicatesse, mais sans concession, la décomposition d’un couple confronté au deuil de son bébé. Comment peut-on continuer à vivre après une telle épreuve ? C’est la grande question à laquelle le long-métrage tente de répondre, ou au moins d’apporter des éléments de réponse. Car s’il est une chose certaine à l’issue du visionnage, c’est que chacun vit le deuil différemment, et nécessite des perspectives différentes pour se reconstruire. Cela étant, le parcours central du récit est avant tout celui d’une femme. Magistralement incarnée par Vanessa Kirby, cette femme – qui est également une mère et une fille – touche en plein cœur par sa vulnérabilité, sa détresse mais aussi sa détermination. Attachante dans sa bonté comme dans son austérité, elle tente de passer à autre chose sans trop savoir toutefois comment y parvenir. Aux côtés de l’actrice britannique, saluons aussi la performance habitée de Shia LaBeouf, toujours impressionnant d’authenticité, et l’interprétation touchante d’Ellen Burstyn, plutôt à son avantage dans la peau de cette mère autoritaire quelque peu impuissante face au désespoir de sa fille.


Remarquable de maîtrise, tant sur le fond que sur la forme, Pieces of a Woman s’impose donc comme un drame déchirant. Emmené par une Vanessa Kirby éblouissante, le film décrit avec délicatesse, mais sans concession, la décomposition d’un couple confronté au deuil de son bébé. Mention spéciale à la séquence d’ouverture, bouleversante d’intensité et d’émotions.


https://cinerama7art.com/2021/01/10/critique-pieces-of-a-woman/

Wolvy128
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le 10 janv. 2021

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