J’aime bien la mise en place du film, le contexte social et esthétique dans lequel les personnages évoluent, même si KKD finalement filme peu ce que je trouve le plus fascinant : un monde gris, sale, métallique, étouffé par la crasse et l’empilement des matériaux et des déchets inertes.
Le personnage de Kan-do, recouvreur de dettes, que l’on nous expose est une pire ordure, plus encore que celles qui jonchent le sol. Sans famille, solitaire, il menace et mutile ceux qui ne peuvent pas payer, c’est-à-dire tout le monde dans le quartier, afin de se rembourser avec les primes d’assurance. Mais dès que le personnage de la mère arrive dans sa vie, ce côté noir et subversif laisse place à un récit très classique et un peu neuneu de rédemption aux accents œdipiens. Le film s’enfonce dans sa complaisance et il est difficile d’y voir plus qu’un catalogue de provocations pas très fines.
KKD n’est pas un manche donc certaines scènes s’en sortent, mais il y a une façon continuelle de traiter la violence en Corée qui devient vraiment lassante.