Piranha 3D par Jérôme Richenauer

Punaise... Mais que penser de ce truc ? Dans une petite ville au bord d'un lac, un grand évènement arrive, comme chaque année... Un spring break. Des milliers de jeunes venus s'amuser de manière totalement non responsable. Et le tremblement de terre qui survient au lac dans la même période ne gâche pas la fête. Non. Par contre, les piranhas préhistoriques relâchés pour l'occasion, qui ont très faim, sera vite un problème...
Absolument tout ce que je déteste dans un film d'horreur, de prime abord: une vision très mercantile et déformée de la jeunesse, accroc à l'alcool, la drogue, la musique pleine de "boum boum" et de sexe facile.Et comme si c'était pas assez, Aja nous rajoute une équipe de tournage de film porno, que notre jeune héros, fils de la shériff du coin, va guidé vers des coins sympas pour tourner... Accompagné de la fille qu'il aime secrètement. Encore un prétexte pour rajouter des seins non naturels et de quoi éveiller la libido de jeunes adolescents dont les repères en matière de sexe ne vont à nouveau pas être aidés.
Du coup, contexte à gerber, effets spéciaux kitsch, scénario à coucher dehors... Il n'y a donc rien qui sauve ce film ? En tant que film d'horreur, à part le gore, non. Mais en tant que comédie... Parce qu'arrivé à un moment, on se rend compte que Aja se foute un peu de la gueule de cette Amérique idéalisée. Et du coup on peut se permettre de sourire. Un tout petit peu. Mais là où ça devient enfin marrant, c'est quand vient l'heure du repas. Et là, Aja se fait plaisir: bientôt, on se retrouve avec plus de sang que d'eau dans le lac, le gore passe allègrement la barrière du grand guignol, nous donnant du démembrement, des squelettes rongés en une demi seconde, des morceaux de bravoures plus improbables les uns que les autres. Et on rigole franchement en voyant tous ces gens se faire boulotter. Donc oui, le film est bourré de défauts, mais dans les bonnes circonstances, il peut devenir un bon sujet de rigolade entre potes, le temps qu'il dure. Ah, et casting de rêve, quand même, entre Christopher Lloyd, Richard Dreyfuss, Eli Roth, où encore Ving Rames . Oui, Aja semble vouloir faire quelques clins d’œils. Pas forcément subtils d'ailleurs (le jeu de Lloyd par exemple...)