On pourrait penser que, comme la mode étant aux remakes voire aux reboots depuis quelques années, ce Piranha de Alexandre Aja fait directement référence au Piranhas de 1978 de Joe Dante. Que nenni ! De l’aveu même de son réalisateur, il s’agit ici d’un tout autre film. C’est vrai qu’un film de piranha ressemble souvent à un autre film de piranha, mais ici, on est en présence d’un bon gros nanar complètement assumé qui n’obéit qu’à une seule règle : ne jamais ô grand jamais se prendre au sérieux. Pari réussi, c’est complètement con et réellement fun.

Au programme ici : des djeun’s, de la bonasse en maillot de bain, de l’alcool, du nibard, des piranhas, et plein du sang ! De plan nichon, en veux-tu en voilà, du qui bouge, du qui nage, du qui vole même, Alexandre Aja s’attarde souvent bien longtemps sur des poitrines généreuses parce que tout bon nanar volontaire ou pas qui se respecte doit avoir son quota poitrines dénudées et son lot de bombasses pour faire frémir l’entrejambe des jeunes ado pré pubères qui raffolent de ce genre de film. On a même droit à une longue scène aquatique où deux jeunes demoiselles entièrement nues vont nager, se trémousser, et exhiber leur 105D pas naturel pour un sou pendant 5 bonnes minutes parce que voilà, quitte à remplir le film de scènes qui ne servent à rien, autant que le spectateur puisse se rincer l’oeil.
Coté hémoglobine, on est également bien servi. Essentiellement concentrées dans la deuxième moitié du film lorsque les piranhas passent aux choses sérieuses, les scènes gores sont… vraiment gores ! Même si les piranhas sont vraiment très mal faits (c’est peu de le dire), le charcutage est bel et bien au rendez-vous avec des corps mutilés, démembrés, rongés,… Ces effets gores sont surtout dans la lignée de l’ambiance du film, c’est-à-dire fun : un moteur de bateau à hélice utilisé comme arme de destruction massive de piranha, le même matériel servira également à un joli scalp, un piranha qui s’engouffre par le ventre et qui ressort par la bouche, et bien d’autres joyeuseries du même acabit.

Ces biens belles scènes de très bon goût sont en plus servis par un casting de second couteaux aux petits oignons avec en bonus quelques cameos. Outre le spécialiste de la série B voire Z Ving Rhames (Dawn of the Dead), le petit rôle de Ricardo Chavira (Carlos dans Desperate Housewives), le clin d’œil aux Dents de la Mer de Spielberg avec la présence ici de Richard Dreyfuss, le cameo rigolo de Eli roth (réalisateur de Hostel ou Cabin Fever), la courte présence de la superbe Dina Meyer (la rousse de Starship Troopers) ou encore le petit rôle du toujours excellent Christopher Loyd (Doc dans la trilogie Retour vers le Futur), c’est bel et bien Jerry O’Connell (la série Sliders) qui tire son épingle du jeu. En complète roue libre du début à la fin dans son rôle de pseudo réalisateur de clips pour obsédés sexuels dont il est lui-même le digne représentant, il va assurer le show balançant des répliques toutes plus vulgaires les unes que les autres et très axés sur le cul, nous gratifiant même, lors de sa mort alors qu’il vient de se faire bouffer les jambes jusqu’à la ceinture, d’un magnifique : « Ils ont pris mon pénis, ils ont bouffés ma bite ! ». Et comme Aja aime bien la plaisanterie, il enchaine sur un plan où deux piranhas se disputent l’engin ensanglanté du monsieur. Si ça ce n’est pas la classe ^_^

Piranha 3D est tellement vide et creux que son scénario tiendrait sur le tiers du quart d’un post-it. De toute façon, pourquoi s’emmerder à écrire un scénario construit quand on sait pertinemment que les gens qui vont se déplacer dans les salles pour venir le voir ne viennent certainement pas pour ça mais pour voir des gens se faire déchiqueter dans la joie et la bonne humeur. Et faut avouer que sur ce point là, Piranha 3D marque des points.
Certains diront qu’un nanar volontaire n’est pas un vrai nanar. Oui, mais quand c’est complètement assumé de A à Z et que c’est fun, pourquoi bouder notre plaisir ?
cherycok
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le 26 févr. 2013

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cherycok

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