Piranhas
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Piranhas

Film de Joe Dante (1978)

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En dehors du nom de Joe Dante, j'ai beaucoup de mal à trouver des qualités à ce film. En même temps, vu la boite de prod', ça me paraît normal de pas s'attendre à quelque chose de bon. En fait ce film représente assez bien quelque chose qui me plaît chez Dante.

Qu'on se comprenne bien : j'ai mis un certain temps à apprécier Dante et ses germlins. Déjà parce que je l'ai découvert trop jeune, ensuite parce que j'ai pas vu les bons films, et enfin parce que sa trogne a quelque chose d'assez similaire à BHL. Finalement, j'ai aimé les gremlins, en passant par small soldiers. Dès lors, et après visionnage de ce piranhas, la biographie du réalisateur m'intéresse quand même pas mal.

Le mec part de rien et pond du nanars pour une boite de prod boiteuse pour devenir une légende dans l'inconscient collectif de toute une génération. Et ça, je trouve admirable.

Parce qu'on va pas se le cacher ; Piranhas est moisi comme tout. Il surfe sans honte sur la vague des dents de la mer, détournant simplement le lieux et démultipliant les mâchoires (Joe Dante, le Jésus du dentier !) il y a finalement très peu de choses à sauver ici bas.

On peut essayer de défendre le truc en nous rappelant qu'il est sorti en 78 avec un budget de 600'000$. Et pourtant, 4 ans plus tôt sortait massacre à la tronçonneuse, pour un budget de quelques 80'000$. Certes, on ne peut pas comparer les deux films dans leurs globalités. Mais sur certains points, oui.

Massacre à la tronçonneuse a su tirer parti de son petit budget pour pondre un univers à la fois malsain mais en même temps très proche de ce qu'on a l'habitude de voir. Piranhas nous perd dans des bases militaires secrètes, dans des croisières sur rivière (!!!), en radeau sans la montagne,... Dès lors, il est très diffiicile de ressentir la moindre pression.

Autre point de comparaison : le scénario. Massacre à la tronçonneuse, conscient de ses propres frontières, ne cherchera pas à les dépasser en se justifiant. Le scénar' reste donc tout à fait simpliste, se concentrant uniquement sur le ressenti. Ainsi, le spectateur ne met pas en doute systématiquement les faits et gestes des personnages puisque finalement, c'est 4 types lambdas qui agissent comme 4 types lambdas. Dans Piranhas, on nous entache d'un scénar' qui outrepasse dès les premières minutes toutes les barrières de cohérences (le couple qui se baigne dans un bassin mis en quarantaine débordant de tonneaux rouillés !!!) Dès lors où tous les personnages sont complètement cons, doublé au fait que les piranhas font des bruits de micro-ondes mal réglés, on a beaucoup de mal à ressentir la moindre oppression.

Mais au delà de ça, il y a autre chose.

Ouais parce que cracher sur un film comme celui-ci, c'est facile et finalement un peu futile... Piranhas bénéficie aussi de ces vieux codes qui nous amusent et nous rappellent avec nostalgie les classiques d'un genre qui en est à ses débuts. De plus, comme dis plus haut, je suis enchanté de voir que Dante soit venu de ce milieu pour se plonger ensuite du gremlins. Il passe du statut de réalisateur-glauque-et-un-peu-cinglé à celui de réalisateur-glauque-et-un-peu-cinglé-mais-ça-s'explique-puisqu'il-a-débuté-avec-des-nanars.

Bref Piranhas est ridicule sur plein de points, mais il témoigne à la fois d'une époque et d'un réalisateur.
LeCactus
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le 7 févr. 2014

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LeCactus

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