Très sincèrement, je trouve que les gens sont bien trop sévères envers ce film, voire purement et simplement injustes. Oui, comme tout long-métrage, il possède ses défauts, il a ses points noirs, mais est-ce une raison pour le traiter de "navet", d'autant avec ce que nous avons pu avoir par la suite ?
Le scénario est à la fois le point fort du film, mais aussi son point faible. Il va plus loin que ce qu'avait pu nous proposer "La Malédiction du Black Pearl" : c'est une épopée vertigineuse, vaste et mystérieuse ; c'est un film fantastique parce qu'il varie les horizons, parce qu'il ose aller plus loin. Le problème, c'est qu'il n'approfondit pas assez ce qu'il souhaite entreprendre... Pour prendre un seul exemple, j'aurais aimé en savoir plus sur le Monde des morts, très mystique et étrange... Ce qu'on donne est semblable à quelque chose de lointain, d'impalpable et qui, de fait, tombe assez mal. Il y a une impression de gigantisme scénaristique qui passe mal.
Mais oserait-on encore cracher dessus ?...
S'il fallait le faire, nous devrions pour cela occulter les magnifiques plans qui nous sont offerts, l'humour qui, comme pour le deuxième opus, ne repose pas essentiellement sur Jack Sparrow (le duo formé par Ragetti et Pintel, éternels gredins des mers, est très drôle, attachant et davantage développé dans ce film - ils sont un peu moins caricaturaux, notamment Ragetti, plus humain -). Nous devrions aussi oublier Davy Jones, le plus grand méchant de la saga à lui tout seul (Barbossa ne compte pas vraiment puisqu'il s'est plus ou moins repenti), aussi cruel que sentimental (c'est un personnage très profond, au contraire du Barbossa maudit présent dans le premier film). Il nous faudrait, enfin, arracher à ce film les meilleures scènes de batailles navales ainsi que de combats singuliers de toute la saga. Le deuxième opus reste, pour moi, le meilleur de la trilogie, mais le trois n'a rien pas à pâlir, et ce malgré les injustes critiques qui ont pu être faites à son encontre ; c'est un film excellent et grandiose (peut-être pas un "chef-d’œuvre", mais il a sa place dans le panthéon cinématographique des films devenus cultes, entrés dans l'imaginaire collectif).