[Remarques générales. Je n'ai pas envie de juger et noter des films que je n'ai vus qu'une fois, souvent avec peu de connaissance du contexte de production. Je note donc 5 par défaut, et 10 ou 1 en cas de coup de cœur ou si le film m'a particulièrement énervé. Ma « critique » liste et analyse plutôt les éléments qui m'ont (dé)plu, interpellé, fait réfléchir, ému, etc. Attention, tout ceci sans égard pour les spoilers !]
Je n'ai pas voulu mettre la note minimale à Plaire, aimer et courir vite, bien que je n'ai pas du tout aimé le film. Mais cela aurait été injuste, parce que, comme justement je n'appréciais pas et n'avais pas l'impression que je puisse apprécier, j'ai décroché en milieu de séance, et que donc il y a peut-être des choses que j'aurais appréciées si j'avais été dans de meilleures dispositions ; surtout, je n'ai pas de reproches à faire à lui faire, c'est simplement un film qui ne me plaît pas, qui plaira à d'autres - une pure question de goût.
Dans Plaire, aimer et courir vite, les dialogues sont très « intellos », tournures alambiquées, lexique recherché, ironie permanente (quels que soient les personnages et leur milieu) ; je n'aime pas spécialement ça et ça me sort complètement du film quand l'effet de décalage devient trop important (les ados bretons qui bavardent dans le parc, par exemple). Les personnages de Plaire, aimer et courir vite sont pleins de défauts - je n'aime pas que les héro-ïne-s parfait-e-s, mais j'ai besoin pour m'attacher à un personnage qu'il ait quelque chose de bon, alors entre le snob et râleur Jacques (Pierre Deladonchamps) et le grognon permanent Mathieu (Denis Podalydès), je n'arrive pas à m'attacher. Plaire, aimer et courir vite met en scène l'opposition Paris/Province, thème pour lequel j'ai peu d'affection et que j'ai trop de fois vu traité de cette façon. Surtout, Plaire, aimer et courir vite est une histoire d'amour, et j'aime rarement les histoires d'amour au cinéma, plus précisément je n'aime pas ce genre d'histoires d'amour, le plus courant, où il s'agit de plaire plus que d'aimer, les histoires qui reposent sur une rencontre et sur deux personnes qui s'intéressent à l'autre en tant que lui-elle-même, mais c'est juste une sorte de passion, de fascination, pas une relation, un partage, quelque chose qui se construirait entre les deux. Ainsi, si je pourrais être très touché par l'histoire d'un personnage qui vit ses derniers jours avec celleux qu'il aime profondément et qui l'accompagnent depuis longtemps, celle des derniers mois de Jacques qu'il consacre au jeune Arthur (Vincent Lacoste) qu'il vient de rencontrer m'émeut moins. (Encore une fois, je ne dénigre pas ces amours fugaces et passionnée, c'est simplement un sujet qui me touche peu.)
C'était le premier film de Christophe Honoré que je voyais ; je n'ai rien contre lui, mais à partir de cet échantillon je pense que ses films ne me plairont pas. C'est tout.