Film es-tu là ? Telle est la question qui nous vient à l’esprit après le visionnage de Planétarium qui nous raconte une tranche de vie de deux sœurs médiums. Forte d’un budget confortable, Rebecca Zlotowski livre un film inabouti quel que soit l’angle d’analyse adopté.
Le fil narratif est rapidement abandonné car le scénario mis en œuvre se disperse beaucoup trop et n’approfondit aucun des thèmes avancés. Du Paris des années 30 nous ne verrons rien. La montée de l’antisémitisme et les mutations de l'industrie cinématographique de l’époque ne sont pas réellement traités. Les saynètes se succèdent sans cohérence dans un film confetti. Pour le spectateur, le spectacle est laborieux et désolant jusqu’à un finale extrêmement elliptique qui réussit l’exploit d’être plus bâclé que le reste du film.
Pourquoi avoir choisi deux actrices américaines (dont l'une est fantomatique) là où le scénario ne l'impose nullement ? Ces deux actrices étant bilingues, nous sommes confrontés à des scènes dialoguées mélangeant anglais et français au bon gré des comédiens visiblement. Au sein d’un casting sans direction, seule Natalie Portman arrive à s’en sortir avec quelques honneurs sans être aidé par un lourd maquillage et un tournage tournant régulièrement au spot publicitaire pour grande marque de cosmétique ou de mode.
Pour alourdir un peu plus le film, Rebecca Zlotowski constelle son Planétarium de rôles secondaires qui rentrent dans l’histoire comme ils en sortiront, à savoir de façon impromptue et la plupart de ces seconds rôles n’apporte rien au récit.
A un fond incompréhensible et quasi inexistant s’ajoute une forme défectueuse. La réalisation s’avère banale, souvent maladroite et parfois inefficace jusqu’au ridicule (aucun glamour n’émerge des scènes « sexy »). La mise en scène de Rebecca Zlotowski cumule des cadrages incertains, les faux raccords. La non maîtrise technique contamine même certains plans fixes…
Alors, film es-tu là ? La réponse est définitivement négative. Planétarium est magistralement résumé par l’une de ses répliques : « Il n'y a rien sur ces images » !