Polina, danser sa vie par Crocodile

Adapté du roman graphique de Bastien Vivès, Polina nous raconte l'histoire d'une danseuse classique; Son enfance dans la banlieue de Moscou, l'apprentissage de la danse jusqu'à devenir (peut-être?) une grande danseuse.

Très-agréable, très-propre, et servi par une bande-son de bon goût, Polina réussit l'exploit de ne jamais sombrer dans le cliché. Avec des mises en scène tantôt classiques, tantôt clipesques (musique + cadrage, ça fait clip) et sans surjouer des effets de caméra Polina a le bon goût de ne pas se transformer en variation sur le thème de Black Swan ou de Flashdance. Pas non plus d'outsider sorti de nulle part et qui s'en sort à force d'abnégation face à un mentor tyrannique comme dans Sport de Filles ou Whiplash. Non, Polina est un beau film sur la danse classique, la difficulté de son apprentissage, le travail, l'inspiration, la difficulté, le doute, et la grâce.

Au final le film ne partage avec l'oeuvre papier que les grandes lignes de l'histoire. L'héroïne, l'apprentissage, l'évolution, l'émancipation. Et c'est peut-être tant mieux, car Bastien Vivès signait avec Polina une oeuvre difficile à retranscrire au cinéma. Mais le film compense par son esthétique: il montre la danse, encore et encore, et fait vivre la musique. Une belle surprise.