En attendant l'ultime opus de la saga Resident Evil, Paul W.S. Anderson s'est attelé à un tout autre genre de blockbuster, le péplum, qui a décidément le vent en poupe cette année. Ici, il s'attaque à un pan de l'Histoire trop peu mis en images si ce n'est avec une foule de documentaires et quelques films datés des années 10/20/30 : l'explosion du Mont Vésuve et la destruction de Pompéi. Allons-nous enfin avoir un film épique sur cette catastrophe naturelle historique ou juste un nanar peu recommandable ? Un peu des deux au final...
En soi, Pompéi aurait pu s'appeler Gladiator contre le Volcan tant la ressemblance avec le film de Ridley Scott est évidente : un esclave amoureux de la fille de son maître (une idylle impossible, c'est beau), des bagarres de gladiateurs, un empire politique de plus en plus insidieux et une montagne capricieuse qui s'apprête à tout engloutir sur son passage. Un pitch sobre pour un blockbuster, ça parait évident. Hélas, Anderson n'a pas revu à la hausse ses priorités et son long-métrage peine à servir l'essentiel... Si la love-story ringarde entre nos deux jeunes héros peut paraitre encombrante, elle n'est surtout pas aidée par des passages politiques bâclés, un univers de gladiateurs à peine présenté et une menace volcanique absente, le volcan ne s'éveillant à la fin comme un cheveu sur la soupe en dépit de quelques secousses rapidement oubliées tout au long du métrage.
Au final, Pompéi est raté et aurait pu être tout au plus un film d'action réussi mais les affrontements musclés manquent de panache et d'hémoglobine tandis que le casting reste pauvre en émotions, que ce soit le jeune Kit Harrington de "Game of Thrones", l'angélique Emily Browning et le cabotin Kiefer Sutherland, peu impliqués dans des rôles cousus de fil blanc. Heureusement que la demi-heure finale, mélange de Volcano et Le Jour d'Après, relève le niveau et nous livre une éruption fabuleuse gorgée d'effets spéciaux réussis et de moments forts. En bref, ce qui aurait pu être le meilleur film de Paul W.S. Anderson ne parvient jamais à proposer quelque chose de concret et le metteur en scène anglais nous livre au final un long-métrage bateau qui s'oubliera vite.