Porco Rosso, c'est tout d'abord une indéniable démonstration de la passion de Miyazaki. Une passion pour l'aviation qui transparaît tout au long du film. Il n'a cesse de nous montrer ces engins, « rois des airs et rois des mers », dans une animation sublime.
Avec cette œuvre, dans la lignée de Kiki la petite sorcière, Miyazaki nous transporte hors du Japon et parvient avec brio à dépendre l'Italie d'entre deux guerres, qui souffre de la montée du fascisme. Le scénario est simple certes, sans grands enjeux, mais est efficace et révèle la complexité de ses personnages. C'est eux qui vont mener l'histoire comme ils le souhaitent, dans un doux voyage romantique sur les eaux de l'Adriatique.
Jean Reno est vraiment impeccable dans son interprétation en VF et contribue beaucoup au charme et à la prestance de ce cochon vaillant. Les thèmes musicaux sont dans la continuité du ton général du film, mais aucun thème ne ressort réellement.
En conclusion, on peut s'intéresser au traitement effectué par la film, qui semble vouloir toucher tout de même une cible bien diffuse. Le ton est résolument adulte avec un franc-parler et un contexte historique qui nécessite un certain bagage, obtenu au collège. Cependant l'humour est bien présent et le film se veut léger. D'où la question de ce qu'un enfant peut comprendre de cette œuvre. L'humour et les personnages secondaires sympathiques le toucheront en effet, mais certaines scènes lourdes de sous-texte lui passeront totalement au dessus des oreilles. En résulte donc un film assez hybride par bien des aspects et un peu bancal sur ce qu'il veut être et ce qu'il veut réellement signifier. Ne vous méprenez pas, ma note signifie que toutes ces réflexions critiques ne sont pas de mise lorsque l'on se laisse happer par le vrombissement des moteurs du fantastique Ghibli.