Deux femmes s'aiment.
Marianne est peintre et libre.
Héloïse, à peine sortie du couvent, se voit condamner à vivre le destin de sa sœur, suicidée.
Et s'il ne fallait garder que la fin ? C'est la question que je me pose depuis ce surprenant visionnage du Portrait de la jeune fille en feu. La flamme, puisqu'il ne s'agit que de cette flamme consumante, dessine brièvement les contours d'un amour impossible. Les prétentions intertextuelles fusent et les dialogues (vains) ne font qu'enrayer le rythme perturbé de cette histoire malheureuse. Les balades sur la falaise s'enchaînent, sans grande émotion ni grande inspiration. Les actrices semblent se perdre dans l'immensité de ce scénario semi-érotique où la peinture n'est que le prétexte d'une aventure condamnée ; aussi, l'histoire incongrue avec la bonne, presque invraisemblable, vient maladroitement seconder celle du portrait. Si la lumière est belle, assurément, l'on se perd à notre tour au hasard d'une lecture d'Orphée et Eurydice trop vite dite
ou d'une accolade d'adieu incroyablement anachronique...
Seuls moments dispersés dans le marasme du montage : la séquence (et quelle séquence !) de cette nuit de transcendance où le feu et la jeune fille ne font plus qu'un...
et cette fin envoûtante, presque frustrante, allumée par la poésie d'un Vivaldi endiablé.