Ce regard...

J'ai lu nombreuses critiques concernant Portrait de la jeune fille en feu qui parlent de "la beauté du regard", "le jeu de regard", ce qui justifierai les silences et les dialogues secs.
Mais je voudrais parler de ce regard et essayer de comprendre où ces critiques trouvent un jeu de regard, qu'il me semblerait avoir été utilisé pour défendre un film féministe qui ne nous montre plus des femmes mais des tableaux certes esthétiques mais immobiles et creux. Pour justifier une récompense, d'après moi loin d'être méritée malgré les points positifs que l'on peu y trouver. Je me dis féministe, je me dis libre, fière, curieuse. J'aime l'homme, j'aime la femme. Je prône l'égalité et la vie, l'amour et le désir, mais je me dis aussi artiste, et je ne suis pas sûre d'accepter l'idée que l'on décerne des prix au nom d'un message "progressiste" pour une certaine génération, qu'il essaie de faire passer, sans analyser, écouter, regarder. Sans qualité artistique, verbale et cinématographique et au final sans mérite.
Moi même grande adepte du cinéma passionnel (réussi), ce cinéma qui décrit l'amour par l'image, les mots ou la musique quand il le faut, je n'ai rien ressenti en voyant les actrices jouer. Et pourtant il m'en faut très peu pour être émue quand je regarde des récits amoureux, car il nous en faut peu pour le comprendre quand on l'a vécu...
Mais alors ces "regards" dont parlent les critiques, où est-il ? À force de vouloir mêler le calme des tableau et l'émotion d'une histoire amoureuse, on se retrouve à assister à un tableau figé, qui parle. Pour ne rien dire au final.
Rien d'une experte en amour je me permet tout de même d'analyser le leur qui semble infondé et pourtant, d'après elles, passionnel mais également creux, et pourtant, d'après elles, intime et profond.
Je n'appelle pas fixer quelqu'un de l'amour. Je ne les voyais pas perdues dans le regard l'une de l'autre mais plutôt perdues dans leur propre vie, à la recherche d'une échappatoire plus amicale que romantique.
Les non-dits ne sont pas des non-dits dans ce film, c'est un travail incomplet, inachevé qui pourtant aurait pu dire beaucoup plus que "Je me rappelle de ton regard noir quand j'ai gagné aux cartes."

C'est une critique sans réponse car c'est une critique qui questionne.
Je demande donc : "Où avez-vous vu l'amour dans Portrait de la jeune fille en feu ?"