Cette intrigue presque à huis clos entre 4 murs aux couleurs encore plus froides que les protagonistes se concentre sur des portraits de femmes. Soit. On ne croise pas l'ombre d'un homme. Mais si c'est pour nous pondre ce genre d'œuvre féministe, je crois pas que ce soit nécessaire de rester entre utérus.


Les femmes dépeintes ici sont toutes plus déprimantes les unes que les autres, à tirer la tronche en continu. Leurs dialogues n'arrangeant en rien la sensation d'agonie devant ce truc, puisque sonnent terriblement faux. Je veux bien qu'il faille donner l'impression d'être au XVIIIème siècle, m'enfin on dirait que chaque réplique est leur dernier râle.


L'absence de bande-son amplifie cette ambiance de vide absolu dans lequel évoluent les personnages. Parce que, si l'intrigue se veut un peu casse code en montrant une romance lesbienne, elle ne vole pas bien haut non plus. Eloignées de la société dans leur petit manoir de campagne, elles peuvent s'adonner à ce qu'elles veulent sans souci. Aucun élément n'est donné au spectateur pour se resituer dans le contexte de l'époque (pression de l'Eglise notamment). De fait, on n'a pas vraiment l'impression qu'elles pêchent et risquent grand chose.


Plus globalement, le combat montré ici constitue un refus de se laisser peindre. Soit une position un peu mollassonne. Ne pouvant fuir, son refus se matérialise en tournant la tête et en ne se laissant pas approcher. Se comporter, en somme, en bête farouche et sauvage bien cachée dans sa tanière. Mais, quand on voit la facilité déconcertante avec laquelle la peintre arrive à l'approcher, on a de quoi se montrer dubitatif sur l'efficacité du plot. En somme, on a plus l'impression d'assister à la construction d'une relation lesbienne seule plutôt que d'un combat contre la société patriarcale qui veut la caser avec un homme. Et c'est là le problème principal de l'œuvre, elle passe complètement à côté de ce qu'elle veut dénoncer au départ.


Puis, la réalisatrice s'est sentie obligée de blinder son film de "combats" féministes. Tellement que ça en devient ridicule. En 2h chrono on nous balance de la pilosité, des règles, obviously le patriarcat oppresseur, carrément un avortement et certainement d'autres trucs qui m'ont échappée. Il s'agirait de doser.


Ce Portrait de la jeune fille en feu part de bonnes intentions en se focalisant sur des personnages exclusivement féminins. Pourtant, je me suis fait profondément chier durant 2h. Pourquoi ? Parce que le combat d'Héloïse est complètement submergé par l'ambiance lourde et froide de cette bâtisse où les minutes semblent durer des heures. Il y a eu des erreurs dans la mise en scène et la construction de cette relation entre les 2 femmes qui n'a strictement rien d'extraordinaire.

clem246
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le 19 sept. 2021

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Clem Mp

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