Voici le genre de film sur lesquels on n'a jamais fini de réfléchir. Tel Donnie Darko ou Mulholland Drive, on ressort non seulement assez perdus de Possession, mais surtout épuisés et troublés par ce que l'on vient de voir. Et ça peut pour certains apporter une certaine forme de fascination.
Pourtant, je ne suis pas satisfait... Peut-être parce que je peine vraiment à comprendre la véritable portée de ce film, ce que le réalisateur a voulu nous faire comprendre. Je me rends compte qu'il y a trop de thèmes et de scènes que je ne comprends pas, et qui n'ont pas de liens directs entre eux.
Les acteurs sont assez époustouflants, et la mise en scène les met bien en valeur. Je ne parle pas seulement d'Isabelle Adjani, Sam Neill est parfois tout aussi déroutant, le couple se complétant ainsi parfaitement.
On accordera à ce film des plans magnifiques et extrêmement perturbants, comme les scènes de crises et de hurlements, la scène de sexe avec la créature, le balancement sur le rocking-chair, et plein d'autres. La créature est par ailleurs très réussie, pour un film de 1981 !
Esthétiquement, le film est beau à bien des égards, mais finalement, pourquoi ? Pourquoi ces thématiques, comme le dédoublement des personnages, l'hystérie, le divorce, la frustration sexuelle, les quelques touches de fantastiques ? On trouve de nombreuses théories, j'ai même entendu parler d'allégories en rapport avec la Guerre Froide...
On peut facilement comprendre deux ou trois choses, notamment les significations multiples du terme de "possession", signifiant à la fois la possession amoureuse et une possession plus fantastique et démoniaque. On comprend que le film parle d'insatisfaction sexuelle, et que la créature serait éventuellement une allégorie de l'homme idéal, mais pourquoi ces morts, pourquoi cette folie, pourquoi pourquoi pourquoi...
On retrouve des codes de divers genres cinématographiques, et notamment du cinéma d'horreur, ce qui contribue à rendre le film palpitant, d'autant plus qu'il ne commence absolument pas dans cette ambiance. J'ai passé un bon moment, mais le film reste vraiment très obscur.