No one is good or bad, but if you want I'm the bad one (12''20)
La performance des acteurs en particulier d'Isabelle Adjani m'a ébahi. Elle est tout d'abord d'une beauté fascinante que ce soit dans le personnage d'Anna ou de la maîtresse d'école dont la tenue (vêtements, lentilles de vue teintées, peau très banche) donne l'impression d'être face à des êtres fantastiques.
La progression du film dans l'exploration de la démence surprend, fascine voire choque
(la scène où Anna se coupe le cou avec le couteau électrique marque l'entrée dans une série de séquences d'une violence en crescendo).
Le réalisateur crée une tension tout au long du film grâce à des personnages inquiétants :
- le mari possessif dans son aboutissement le plus malsain puisqu'il est prêt à tout accepter pour reconquérir sa femme
(son adultère, son compagnon drogué à la sexualité débridé, ses meurtres qu'il va jusqu'à couvrir ou encore son abandon à une créature maléfique évoquant les dessins "sataniques" de Félicien Rops).
Le mari est d'ailleurs le seul personnage qui inquiète au début du film
(il est violent envers sa femme lorsqu'elle lui annonce sa rupture dans le bar, il est impliqué dans des affaires d'espionnage pour lesquelles il repart avec une mallette de billets, il semble en proie à des drogues fortes lors de sa première nuit seul dans le lit conjugal);
la femme apparaît sous les traits de la mère protectrice et délaissée par son mari
pour devenir une amante épanouie lorsqu'elle consomme des opiacés puis une meurtrière assoiffée de sang et possédée par un démon.
l'amant semble sage et attentionné y compris envers son rival
pour ensuite le rouer de coup et devenir pressant auprès d'Anna lorsqu'elle résiste à ses caresses.
la maîtresse aux allures de jeune fille parfaite aspire à devenir la maîtresse de Mark
le fils paraît lui aussi possédé puisqu'il est prompt à déceler un danger éminent que ce soit dans ses rêves prémonitoires ou à l'approche du démon.
Je ne suis pas une adepte des films d'horreur mais ce film m'a plu car l'intrigue est bien costruite et les choix de mises en scènes illustrent parfaitement l'hystérie morbide des personnages (plongé sur la père dans la chaise à bascule, mouvement de caméra dans la scène du métro, zoom sur les bras dansants d'Anna lorsqu'elle est en transe...). Ce film est donc une belle découverte.