Sept ans après Danse avec les Loups, Kevin Costner revient derrière la caméra pour un nouveau long-métrage cette fois-ci très différent du précédent. Pas de western ici mais une œuvre post-apocalyptique tirée du roman-phare de David Brin, "Le Facteur" où un vagabond errant à travers des États-Unis dévastés trouve le squelette d'un ancien facteur, se fait passer pour lui et commence petit à petit à redonner de l'espoir aux rares survivants, créant sans le savoir une véritable nation nouvelle. L'adaptation aurait pu donner un film non pas époustouflant mais toutefois réussi si Costner maîtrisait totalement le sujet. Ce qui n'est visiblement pas le cas...
Du roman de science-fiction, il ne reste que l'histoire, le réalisateur se débarrassant de tous les éléments futuristes pour ne livrer dans la forme qu'une sorte de nouveau western... Dans le fond aussi remarque, ce classique étranger venant sauver la population d'un tyran n'étant pas sans rappeler L'Homme des Hautes Plaines ou encore Pour une poignée de dollars. Dès lors, on ne ressent jamais le réel décalage entre les années 90 et l'année 2013. En effet, mis à part la populace raréfiée et disséminée à travers plusieurs camps éloignés et reclus, rien ne viendra vraiment nous montrer ce futur désolé.
Côté esthétisme, Costner n'est visiblement pas l'homme de la situation. De plus, le scénario avance très lentement pour au final amener à une ringardise rarement vue au cinéma, une ode au patriotisme poussive qui dure cette fois près de 3 heures. Et si le scénario désintéresse au fur et à mesure, il est pas aidé par une mise en scène hélas mollassonne, sans panache ni originalité, Costner filmant les rares scènes d'action comme un mauvais dramaturge et n'arrive jamais à nous époustoufler.
Qui plus est, l'interprétation risible d'erreurs de casting étouffent la crédibilité du film à l'instar du cabotin Will Patton, personnage intéressant mais traité comme un méchant de série B, et d'une poignée d'autres visiblement mal dirigés par un Kevin Costner plus préoccupé à rester en haut de l'affiche tout en délivrant son message humaniste pro-américain de mauvais goût. Au final, Postman est une erreur de parcours, une adaptation ratée et un film post-apo détestable dont on comprendra facilement l'échec critique et commercial de l'époque.