C'est clair que Predator ça se défend plutôt très bien pour de l'action, mais de là à en faire des caisses comme avec les autres films de John McTiernan...
Déjà, le réalisateur américain ne semble pas trop s'être cassé la tête pour son introduction, certes sympathique visuellement parlant, mais pompant totalement The Thing, sorti 5 ans plus tôt. Ceci dit, la musique angoissante accueillant la bande à Schwarzy, le polo rouge et le cigare au bec, saura d'emblée nous mettre dans le bain - l'atmosphère sonore faisant partie des points forts du film. Mais très vite, on comprendra que Predator ne fera pas dans la finesse : contractions de biceps saillants, personnages caricaturaux, et dialogues bien lourdingues au programme.
Heureusement, après ces débuts plutôt médiocres, il y aura la jungle équatorienne. Mais surtout, il y aura le gore. Les trois premières victimes de la bête mettant tout de suite les points sur les "i" : Predator ne sera pas un film d'action lambda. Aussi, l'identité de ce fameux extra-terrestre, que le spectateur vivra d'abord en immersion via sa vision infrarouge, mettra du temps à nous être révélée, et son mystère saura nous garder en haleine un bon moment... Mais entre-temps, on aura aussi droit à du basique et du violent : un carnage enchaînant les explosions et les embrouilles scénaristiques, dont l'étonnant sentimentalisme de Schwarzy souhaitant subitement s'embarrasser d'une nana... Ouais, une nana ! Un mec qu'a pas d'couilles quoi ! ^^
Enfin bon, tout ça ne semble pas très clair, alors que le Predator au moins, on sait à quoi s'en tenir : c'est un vilain méchant assoiffé de sang. Quoique, étrangement, il semble surtout aimer les défis, avec une certaine forme d'éthique même. Mais alors pourquoi ? Pas parce qu'il a une coupe rasta en tout cas... Détail amusant certes, mais bien de droite si l'on creuse un peu. Bah ouais, les rastas vivent sur une autre planète, et lorsqu'ils en redescendent c'est pour faire chier le bon patriote américain de l'armée ! Et aussi stupide ce patriote soit-il apparemment, parce qu'on a quand même quelques mecs intellectuellement atteints au sein de ce commando...
Par ailleurs, la mise en scène s'avère extrêmement maîtrisée. Certaines séquences, comme la remontée de sang le long d'un tronc, jusqu'à la mort, font même preuve de virtuosité pour le genre. Et ce d'autant plus que pour une fois, il n'y a globalement pas d'invraisemblance majeure dont je puisse me souvenir. J'irai même jusqu'à saluer le face à face final vraiment bien fichu et très malin. A part peut-être l'utilisation à outrance de la pyrotechnie.
Un bon film d'action donc, malgré une première demi-heure très poussive et quand même pas mal de défauts relatifs au genre. Mais la violence et la bidoche assumée, un ennemi aussi mystérieux que redoutable, et une bonne réalisation dans l'ensemble permettent de ne pas s'ennuyer devant ce déluge de testostérone, et de patriotisme américain venant le conclure très balourdement...
Allez, LA punchline culte pour conclure : "T'as pas une gueule de porte-bonheur !" :D
6,5/10