J'aime beaucoup John Mc Tiernan, mais son Predator ne m'a jamais fait chaud ou froid. La première raison, celle qui me révolte toujours et dans une moindre mesure dans celui ci, c'est le pouvoir d'invisibilité de l'alien. Utiliser un tel avantage pour un chasseur avide de défi à travers l'espace, ça fait clairement chochotte. Ce sont les enfants qui font ça, ils se cachent derrière un mur et font TA TA TA TA TA TA.


Je veux même bien dire que j'aime bien Schwarzy, mais qu'est ce qu'il n'était pas drôle à l'époque, ceux qui on découvert le film en VO avaient peut être deux trois truc à se moquer pour se mettre sous la dent mais avec notre super doubleur français, c'était pas la panade. Quand on y pense, il a fallu attendre Terminator 2 pour avoir le droit à une risette. A croire que Cameron a écrit cette scène pour se foutre de sa gueule.


Predator 2 est loin d'être un chef d’œuvre, mais force est de constater que la prod et le réalisateur ont mis de sérieux atouts de leur coté. Premièrement Danny Glover, qui porte le film avec une aisance incroyable. Je sais pas s'ils avaient prévu cet acteur à l'écriture car inventer un personnage qui a le vertige alors qu'il mesure quasiment deux mètres ( pom pom nouvelle fenetre pom pom google pom pom danny glover taille pom pom entrée pom pom 1m92) c'est pas commun. Il va nous gratifier d'une performance incroyable qu'on ne serait jamais cru en droit d'attendre de lui dans ce rôle de flic tenace et grossier, invoquant limite, ses ancêtres de la Blaxploitation John Shaft et Truck Turner


Le reste du casting n'y va pas avec le dos de la cuillère, Bill Paxton en tête, suivi de près par Gary Busey, Maria Conchita Alonso et Ruben Blade. Robert Davi à la figuration et le moins connu des frères Baldwin en silhouette. Avec ce beau monde, tu sais en quelle année tu es.


Une notion à ne pas dénigrer car le Los Angeles décrit n'est pas la vision la plus courante. La ville est en proie aux dealers, le réchauffement climatique a déjà transformé la forêt alentour (appel du pied au premier film) en jungle équatorienne et le métro choisi, flambant neuf à l'époque, a fait la blague du transport futuriste jusque 1993.


Pour traduire toutes ces notions à l'écran, la réalisation n'y va pas dans la dentelle et appelle tous les succès, encore récents à l'époque, à la redite. J'ai en tête ou cette scène quasiment pompée sur Aliens dans laquelle Maria C A attrape Bill Paxton (déjà dans l'original) par les couilles. Vite fait, on peut penser à Robocop pour la guerre civile en ville, Rambo quand le chasseur se soigne etc... Une technique pas forcément glorieuse mais efficace comme la plupart des aspects du film.


Pour le reste, des tas de bonnes idées jaillissent. Au dessus du lot, la mise en scène d'un gang de jamaïcains pour faire un concours de taille de dreadlocks, les indices qui vont tenter d'expliquer les motivations du tueur (avec le crâne d'Alien) et, ma préférée, le niveau de violence en ville qui fait que tous les citoyens sont armés, rendant incroyable cette scène du métro.


Malgré tout ce qui est déjà raconté, une seule chose reste, la tenacité du personnage principal. A partir des deux tiers, ou alors, dans le dernier quart, il fout une pression énorme sur le Predator et, à regarder de près, celui ne fait que fuir.


C'est ainsi que je retombe sur mes pieds, la chochotte est découverte et clairement, c'est une baltringue. On a pu en avoir un bref aperçu dans le premier mais c'est vachement bien détaillé ici. Sans son apport technologique, il vaut que dalle, nenni, zero, nada. La seule chose redorant le blason des extra terrestre étant le coté beau joueur de ses congénères qui peut, j'ai bien dit peut être, conférer à ce chasseur une dimension de novice venu sur Terre pour un bizutage qui a mal tourné.


Bref, le seul regret, c'est que Danny Glover est maintenant trop vieux pour ces conneries

Toshiba
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le 18 août 2021

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