Attention, le titre original de Prémonitions, "Solace" (soit soulagement, en anglais), est pratiquement un spoiler sur l'intrigue et le véritable propos du fim. C'est aussi un révélateur sur sa seule véritable bonne idée, ce qui le différencie du sempiternel thriller au profiler surdoué qu'il donne l'impression d'être pendant sa première demi-heure.
Attention, spoiler :
Car sous ses allures d'épisode de luxe de Mentalist, Solace est en fait un film qui parle de la fin de vie. Un tueur précog, surdoué, exécute ses victimes avant que celles-ci n'aie eu le temps de mourir dans des conditions autrement plus atroces, généralement des suites d'une longue maladie. C'est donc une empathie inattendue qui se dévoile vis à vis de ce personnage, interprété par un Colin Farell égal à lui même, entre psychopathe dangereux et ange salvateur.
La question morale soulevée est donc intéressante. Malheureusement, elle est bien platement exploitée et le tout est bien trop générique et trop sage pour convaincre. Même Anthony Hopkins, qui a l'habitude de crever l'écran, se retrouve engoncé dans un rôle vieillissant et trop prévisible. Ne reste donc que ce traitement original de la prescience et de l'intuition qui pourra, vaguement, interpeller. Vite vu, vite oublié.