"Est ce que tu crois que c'est normal d'être le seul adulte avec que des enfants toute la journée ?"

Ce film parle de mon métier, de ce métier si particulier qui prend tant de place dans ma vie depuis trois ans. Et c'était un coup de cœur !


Dés la première scène on plonge dans la classe et je m'y suis complétement reconnu. La différence c'est que les rire intérieur que provoque chez moi mes élèves ont pu sortir. Les acteurs qui jouent les enfants sont tous formidables. Ils sont drôles, touchants et même parfois agaçants, des élèves quoi ! On ne tombe dans aucun cliché lié au monde de l'enfance et le sujet de la négligence parentale est traité avec sensibilité.


Sarah Forestier, qui joue Florence la maitresse d'école, est aussi très juste et porte vraiment ce film. On voit, à travers elle, les difficultés de ce métier. Elle aide ces élèves tout en répondant aux exigences de son administration et de sa famille. On voit comment la vie professionnelle et personnelle se mêlent parfois dangereusement. Le fait qu'elle vive au sein de l'établissement m'a un peu perturbé au début (je me demande si il y a encore beaucoup de professeurs des écoles qui ont des logements de fonction...) mais il s’avère que ça sert vraiment la narration. Florence passe son temps dans l'enceinte de l'école, c'est une sorte de cocon et elle n'en sort que quand tout bascule pour elle.


Les relations entre les collègues sont aussi très fines. On a un panel de personnalités intéressantes. On voit comment chacun trouve sa place avec sa personnalité dans ce métier. Cela montre aussi qu’être professeur des école ce n'est pas que enseigner, il y a tant d'autres fonctions cachés. L'étudiante en formation m'a beaucoup touchée avec ces maladresses et ses angoisses car il n'y a pas si longtemps que je faisait mes premiers pas de maitresse moi aussi... Je la trouve très juste dans son jeu.


On pourrai reprocher au film un certain angélisme mais je trouve au contraire ça revigorant. Car c'est bon des fois d'entendre des discours positifs, mais lucide, sur l'école. Tout ne fonctionne pas de travers, de belles choses se passent à l'école primaire.


C'est un film qui m'a fait rire mais aussi pleurer. Mon bémol : l'histoire d'amour qui ne sert pas beaucoup la narration.

Anaïs_Alexandre
9

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 15 janv. 2017

Critique lue 1K fois

5 j'aime

3 commentaires

Critique lue 1K fois

5
3

D'autres avis sur Primaire

Primaire
Anaïs_Alexandre
9

"Est ce que tu crois que c'est normal d'être le seul adulte avec que des enfants toute la journée ?"

Ce film parle de mon métier, de ce métier si particulier qui prend tant de place dans ma vie depuis trois ans. Et c'était un coup de cœur ! Dés la première scène on plonge dans la classe et je m'y...

le 15 janv. 2017

5 j'aime

3

Primaire
Cinephile-doux
6

Petite école

Dire que Sara Forestier porte entièrement Primaire sur ses épaules est un euphémisme. On l'attend combative, lumineuse, découragée, sensible, etc. Et bien entendu, elle lest tout cela, le rôle lui...

le 5 janv. 2017

5 j'aime

Primaire
CableHogue
6

Scolaire ?

Le titre, à la fois général et nettement circonscrit, informe particulièrement bien sur la teneur du film : portrait d’un lieu (l’enceinte de l’établissement), d’un groupe (les enfants d’un...

le 4 janv. 2017

5 j'aime

2

Du même critique

Pastorale américaine
Anaïs_Alexandre
9

Critique de Pastorale américaine par Anaïs Alexandre

L'histoire nous est racontée par Nathan Zuckerman. Il s'agit d'un narrateur récurrent des romans de Philip Roth, un écrivain solitaire et observateur de ses condisciples. Celui-ci retrouve Seymour...

le 13 mai 2018

9 j'aime

1

Va et poste une sentinelle
Anaïs_Alexandre
10

"Je t'ai tuée, Scout. Il le fallait !"

Comme beaucoup je garde un souvenir impérissable de ma lecture de Ne tirer pas sur l'oiseau moqueur. Le personnage de Scout fait partie de ceux qui m'accompagnent encore et se rappelle à moi...

le 19 oct. 2015

7 j'aime

Steak Machine
Anaïs_Alexandre
9

"Les abattoirs créent des handicapés."

Geoffrey Le Guilcher est journaliste indépendant et s'est intéressé aux abattoirs suite aux vidéos publiées par l'association L214. Face à ces actes de maltraitance animal, il s'est demandé qui...

le 7 févr. 2017

6 j'aime