Prince of Persia n'est pas une mauvaise adaptation, c'est simplement un mauvais film. Trés clairement, la production d'hollywood n'a repris que 5 choses du jeu:
- la gueule et le style du prince
- l'agilité du prince
- la dague qui remonte le temps
- l'empire de Perse
- le nom "Prince of Persia"
Avec tout ça ils fait un scénario bien à eux, libre de la trame du jeu-vidéo et c'est ce qui fait que la sauce prend bien. On est ni trop loin, ni trop prêt du jeu, juste ce qu'il faut. Dans l'ensemble le film est honorable avec une réalisation de qualité classique pour un film Disney. Là oû le bas blesse c'est qu'en tant que film, il est caricatural, énervant et anachronique.
Aprés la fuite du royaume, on suit la fuite de Dastan dans les vastes contrées de l'empire Perse, entre déserts arides et hautes montagnes blanche de neiges éternelles (???). Pres de 30 min y sont consacrés sans que ce soit intéressant, sauf découvrir que la princesse est caracterielle et que désormais dans les films hollywoodien, il n'y a que ça qui marche pour montrer que les femmes sont pas toutes des quiches. Et vas-y qu'elle s'enfuit et vas-y qu'il la retrouve (on ne sait pas comment en plein désert) etc, etc...
Ce n'est pas non plus pour avouer que le début ou la fin du film sont guère mieux. Pas un seul moment je me suis senti captivé, ni par les accrobaties du prince, ni par les répliques des gardes tels que "Mais qu'est-ce qui te prend, tu as bu ?!", ni même par les casques Perses rigolos que les soldats portent du début à la fin. Dur de faire un peplum crédible maintenant !
L'intrigue scénaristique n'en est pas une puisqu'on calcule le méchant dès sa première apparition à l'image et que Dastan fait un brainstorming identique à celui de GI Joe pour découvrir de qui il s'agit. Le pire c'est qu'avec du recul (et je m'en rend compte maintenant en y réfléchissant un peu) encore une fois, le méchant n'avait pas besoin de faire tout ça (assassinats, poursuites de Dastan accusé à tord, etc...) quand on fait le lien avec son objectif final !
Le méchant (je tairais son nom, d'une part pour pas spoiler et d'autre part parce que je l'ai oublié) a aussi sous ses ordres de mystérieux ninja perses, habiles en armes secrètes et en serpents esclaves capable de tout comme du pire. Plus tard dans le film on apprend que ces personnes là sont les gardiens des sables des temps corrumpus. Mais corrumpus par quels moyens ? Parce que bon, eux ils sont prés à mourir pour une cause qui sera leur perte à coups sûr (ce que le héros et l'héroïne veulent arrêter) et ils le savent très bien. Je veux dire qu'ils aident un type à détruire intégralement le monde selon une légende qu'eux-même véhiculent ? Qu'est-ce qui leur prend ? Qu'est-ce que ça leur rapporte, eux qui avant défendaient le sanctuaire ?? Incohérence scénaristique. Le film perd direct en crédibilité.
Il y aussi des scènes étranges comme celle oû Dastan, alors qu'il est accusé de meurtre et rechercher activement, arrive à se jeter, à l'aide de multiples sauts sur les toits, dans la caravane funèbre de son père adoptif qui déambule dans les rues de la cité, aux yeux de tous les habitants. Le grand deuil du royaume que tout le monde regarde défiler et PERSONNE, citoyens comme gardes, ne remarque le prince fugitif sauter dessus et se cacher dedans ! Séquence suivante, on le retrouve auprès de la princesse un peu plus loin, son affaire accomplie. Comment s'en est-il enfui, alors que ça devait être la chose la plus précieuse du moment pour la cité en pleurs ?? Hop là ! Cut scénaristique ! La magie du cinéma ! La logique c'est pour les neuneu ! Regardez, je sort un lapin de mon chapeau !
Mais le plus drôle du film réside dans les anachronismes. Comme d'habitude pour un film Disney, les figures du film sont des monarques de jadis avec une mentalité noble d'aujourd'hui (qui ne cours pas les rues non plus) et dotés d'un discours plus que soutenu au vocabulaire et à la grammaire irréprochable (bien que certainement c'étaient les roi et nobles les plus instruit à l'époque ça ne veut pas dire qu'ils avaient une mentalité honorable). On apprend ensuite que le pays est traversé par de nombreuses éthnies différentes dont de hommes venues du Soudan (le nom existait-il à l'époque ?) qui admirent des courses d'autruche (un animal puissant dixit le film) tous les mardi et vendredi...tout en parlant de l'Irak, pays limitrophe (le nom existait-il à l'époque ? x2). Je mentionne aussi le terme Armageddon, biblique d'origine et signifiant un évènement bien particulier de ce livre, utilisé banalement dans une conversation alors qu'à cette époque le christianisme n'existait pas encore... Sans oublier la langue universel que tous parlent, mais on va pas chipoter non plus, ils ne sont pas linguistes chez Disney, à défaut d'être historien.
Enfin, autant GI Joe m'avait séduit malgré ses clichés, autant Prince of Persia n'a provoqué que des fou-rires et ne m'a diverti qu'au second degrés. Pas assez pour que je vous le recommande.
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