Aux frontières du réel
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Problemos démarre fort en intégrant un couple de jeunes parents estampillés citadins, prêts à en découdre avec une expérience de société alternative au sein d'un groupe de zadistes azimutés. L'entrée en matière est simple et rapide. La petite est sur sa tablette. Le père/Eric Judor se monte déjà le bourrichon pour fustiger cette escapade qu'il juge immédiatement grotesque. Première claque, première épreuve, se déconnecter.
Et c'est durant cette entrée en matière que Problemos est un régal, principalement grâce à la verve dégoulinante de cynisme et de mauvaise foie du personnage joué par le réalisateur de la très bonne série Platane.
Eric s'en donne à cœur joie avec des répartis cinglantes et sans filtres et on pense avoir trouvé LE film qui nous mettra du baume au palpitant en cette fin de journée.
Malheureusement, la comédie ne tiendra pas la longueur et la vision moqueuse très stéréotypée et exacerbée de l'ensemble des personnages (la jeune bimbo paumée et inculte, le chef incapable d'être un leader, la féministe extrémiste,...) trouve très vite ses limites. L'humour cède la place à une espèce de lourdeur qui ne trouve que très rarement de petites envolées sociologiques basiques mais notables.
Mais on est tous las de ce retour au même schéma comme disaient Didier et Bruno. Sauf qu'ici, l'intérêt du film vient justement dans ce même schéma qu'on répétera malgré la chance d'un nouveau commencement. Un tableau pessimiste qui, même s'il respire la bonne volonté, ne réussira jamais à nous conquérir à cause de cet équilibre très instable entre cette comédie qui n'en est plus vraiment une et cette satire sociale qui n'a plus rien de la causticité initiale du personnage d'Eric.
Problemos déçoit donc au final car il ne sait pas garder sa malhonnêteté plus que savoureuse et malgré un pitch sympathique, la moquerie à tout va s'épuise sans rien apporter en complément.
Dommage.
Créée
le 25 avr. 2018
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