Excité à l'idée de voir une forme de préquelle d'Alien par Ridley Scott lui-même, je me suis rendu dans la salle obscure, confiant à l'idée d'un agréable moment à passer.
La séance s'est en effet déroulée sans ennui particulier malgré quelques incongruités qui m'ont par trop chatouillé la logique et le bon sens.
Sorti de la salle obscure, je me suis dit que ce film n'était pas si mal, s'il n'y avait eu ces agaçantes bizarreries comportementales.
-c'est quoi ces scientifiques qui, après deux années de voyage dans l'espace (seulement ?) pour se rendre sur une planète inconnue, enlèvent leurs casques de protection sous prétexte que l'atmosphère est respirable ? La période de stase les a lobotomisés ou quoi ?
-c'est quoi cette soi-disant invitation qu'il reçoivent pour se rendre sur une planète manifestement militaire ?
-c'est quoi ces gens qui explorent des ruines raisonnablement hostiles sans armes ? L'être humain est par nature méfiant et pas vraiment du genre à se promener gaiement comme si de rien n'était, si ?
-Le manque de mesures de protection en général est navrant ; envers certaines formes de vie hostiles, il est consternant. (hooo, le zoliii serpent avec des dents !!!)
Nonobstant ces choix étranges, certains aspects du film demeurent toutefois plaisants :
-des paysages somptueux qui évoquent l'Islande ;
-les effets spéciaux, sobres et efficaces ;
-Charlize Theron en femme froide et calculatrice ;
-Noomi Rapace, qui incarne le professeur, apparaît comme l'un des personnages les plus crédibles (elle est excellente dans la scène de césarienne la plus rapide de l'histoire du cinéma !) ;
-Michaël Fassbender, glaçant dans son rôle de droïde humanoïde dont les objectifs réels demeurent abscons ;
-les visuels des vaisseaux, humains ou architectes, vraiment soignés ;
-l'ambiance pesante que l'on ressent à certains moments, même si elle est à 1000 lieues du premier opus d'Alien ;
-le scénario global.
Le principal écueil n'est donc pas à mon sens le scénario, ni les acteurs, ni les effets spéciaux mais un manque global de cohérence dans les actions menées et les comportements de personnages théoriquement scientifiques.
M. Scott se fait peut-être un peu trop vieux. Comme le dit Charlize Theron, les hommes, mêmes les plus grands, doivent vivre puis mourir et passer la main...