Un grand film de SF avec des défauts de série B
Etant donné que ça fait un petit moment que les films de Ridley Scott ne me convainquent plus (entre gros ratages et œuvres acceptables, on est loin de Blade Runner ou de Duellistes), l'idée d'un préquel à Alien me faisait un peu flipper. Au final, c'est pas la catastrophe du tout, et quelques scènes arrivent même, de par leur puissance visuelle, à hisser Prometheus au rang des grands films de science-fiction : certaines séquences m'ont fait penser aux couvertures de romans que je lisais dans ma jeunesse.
Les personnages, mis à part ceux d'Elizabeth Shaw et du cyborg David (brillamment interprétés par Noomi Rapace et Michael Fassbender), sont malheureusement caricaturaux et plombent sans cesse la crédibilité de l'expédition (quand on explore une planète étrangère, y'a pas de raison qu'elle soit hostile alors on prend pas d'arme, on s'organise pas, on emmène nos microbes avec nous, on essaye de caresser des bébètes qui ont pourtant l'air énervées, on s'engueule avec le chef de patrouille et on rentre tout seul comme un con au vaisseau alors qu'on connait pas le chemin etc…).
Et ça n'est pas le scénario, très convenu qui relève le niveau : en gros, on reprend la trame du premier film sans rien changer.
C'est con, car l'ambiance générale, sans être aussi anxiogène que celle du "8e passager", était plutôt bien tenue et les questions soulevées par la recherche des "créateurs" étaient pleines de promesses. Je ne comprends pas que pour un projet de cette envergure les producteurs, scénaristes et réalisateur n'arrivent pas à prendre le temps qu'il faut pour se mettre d'accord et pondre un projet irréprochable.
Mais peut-être faudra-t'il attendre l'ensemble de la trilogie pour comprendre pleinement les motivations des personnages (que cherche à faire David en expérimentant les cellules Alien, que sait-il exactement sur les créateurs ? Pourquoi Elisabeth ne peut-elle pas avoir d'enfant ?) et pour juger plus objectivement Prometheus. A suivre…