Savoir que Prometheus avait connu son lot de mauvaises critiques ne m'a pas pour autant permis d'être plus indulgent, tant la médiocrité et l'indigence scénaristiques dont il fait preuve sont sidérantes pour un film de cet acabit. Mais bordel, y'a personne qui a été foutu de dire à Ridley Scott qu'il était en train de faire de la merde ? Ma suspension de crédibilité (pourtant renforcée du fait des mauvais échos) a commencé à s'effriter sérieusement dès la découverte du dôme et de ses galeries par l'équipe d'incapables prêts à se jeter sur la moindre connerie à faire (c'est bien la peine de claquer mille milliards pour engager de tels bras cassés).


Puis c'est la lente descente aux enfers du nawak, les incohérences s'enchainent plus vite qu'on ne peut toutes les repérer et le comportement des personnages devient tellement non-sensique qu'on se désintéresse de ce qui peut bien leur arriver (la séquence de l'avortement, c'est juste ouf de stupidité en soi, mais le pire, c'est que tout le monde semble se contrefoutre de ce qu'il se passe au point que personne n'y fait même référence), sans parler des seconds couteaux à la caractérisation lapidaire (le duo de copilotes dont chaque apparition sert à ressortir le thème du pari). Et comme en plus, on doit se contenter du minimum syndical en guise de vagues explications sur le quoi que pour (la sempiternelle rengaine des armes biologiques était censée suffire ?), on n'est pas dans les meilleures dispositions pour accueillir les lamentables tentatives d'élévation spirituelle du script (tout ça pour conclure sur quoi ? Keep faith ?).


Enfin, le plus malheureux dans tout ça, c'est l'arrogance avec laquelle on en est encore à traiter les IA : le personnage de David se fait piétiner son individualité tout le film comme dans de la mauvaise SF des 50's (là encore, la conclusion sur la différence entre les hommes et les robots fait peine à voir pour un mec qui a quand même réalisé Blade Runner).


La liste des critiques pourrait continuer à s'allonger assez longtemps mais si on devait tenter d'en retenir quelques trucs biens, je citerais les effets spéciaux qui tabassent (heureusement), les décors (le vaisseau surtout), Michael Fassbinder que j'adore... et ma compagne me dit que "l'Ecosse, c'est beau". Bref, je crois que je vais partir à la recherche des critiques positives pour rigoler un peu.

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le 3 mars 2019

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