Et voilà, nous arrivons au 10ème film de la saga Puppet Master. Si on devait faire un premier bilan, on dirait que si la première trilogie est des plus sympathiques, plus particulièrement le 3ème opus, la saga commence à perdre en qualité dès le 4ème film, tomban'”t dans les tréfonds obscurs de la série B pourrave avec l’improbable et complètement inutile 8ème volet, Puppet Master The Legacy, qui était composé à 80/85% de stockshots des films précédents. Le 9ème relevait à peine le niveau, ce cross-over avec une autre saga de chez Full Moon, Demonic Toys, n’ayant pas du tout tenu ses promesses. On ne pouvait qu’espérer que ce Puppet Master : Axis of Evil relève un peu la barre, ce qui en soit n’avait rien de difficile. Dans un sens, il y arrive. Mais force est de constater que, même si c’est déjà plus regardable que les deux derniers films, ce n’est pas encore ça…


Puppet Master : Axis of Evil est donc le 10ème film de la saga, même si beaucoup affirment, en premier lieu Charles Band lui-même , qu’il est le 9ème étant donné que le crossover Puppet Master vs Demonic Toys serait considéré comme non canonique et, pour le coup,ne rentrerait pas dans la numérotation de la saga. Puppet Master : Axis of Evil serait donc le vrai 9ème opus, et il aurait été fait pour célébrer les 20 ans de la saga Puppet Master. Pour le coup, Charles Band met les bouchées doubles, alloue un budget plus conséquent qu’à l’accoutumée (même si cela reste famélique), et part même tourner le film en Asie afin d’avoir une plus-value en termes de décors étant donné que le scénario se passe en majorité dans Chinatown. Charles Band a envie de relancer sa saga, comme pour un retour aux sources, et cela se ressent dès que les premières notes du générique d’introduction retentissent. Le thème mythique de Puppet Master a été remasterisé pour l’occasion par Richard Band lui-même et le résultat est de plus convaincants. Mais je vous avoue que dès les premières minutes, on a un peu peur. En effet, v’là ti pas qu’on nous balance quasi entièrement un stockshot de l’intro du tout premier film, jusqu’au moment où André Toulon se tire une balle dans la tête. Ah non, mais on a eu assez de stockshot avec le 8ème film, ça suffit là. Mais on se rend vite compte que c’est pour faire le liant avec ce nouveau film étant donné que l’histoire se situe immédiatement après cette fameuse scène de suicide. On peut souffler. Surtout qu’assez rapidement, on constate que Puppet Master : Axis of Evil a des allures de vrai film de cinéma, pas comme les derniers qui versaient visuellement dans le téléfilm bas de gamme. La mise en scène est plutôt soignée, avec une photographie agréable, de jolis angles de vue, des plans cassés qui visuellement tiennent la route. On sent un David DeCoteau appliqué qui essaie de recréer une ambiance. C’est vrai que les décors typés asiatiques aident pas mal à cela, mais vraiment, on sent un réel effort à ce niveau-là et c’est à souligner. C’est à souligner, car à côté de ça, ce n’est quand même pas terrible du tout.


Première chose à reprocher, qu’est-ce que c’est que ces acteurs ? Leur jeu est tellement à côté de la plaque qu’ils pourraient sans souci sortir d’une sitcom AB Productions. Il faut dire qu’ils ne sont pas aidés par des personnages clichés qui déblatèrent des dialogues souvent sans grand intérêt. On sent que le scénario essaie de développer les relations qu’ils ont entre eux, mais ça ne fonctionne à aucun moment. Les moments de bla bla sont nombreux, trop longs et au final, le film est assez plat. Puppet Master : Axis of Evil est truffé de faux-raccords, d’erreurs et autres anachronismes. Ça cite des attaques de kamikazes ou encore du camps de concentration d’Auschwitz alors qu’il n’existait pas encore à l’époque où le film se déroule (1939). Faut dire que c’est un peu le bordel la chronologie de la saga. Le scénario essaie de voir les choses un peu plus en grand que dans les opus précédents, avec des nazis, des Américains, des Japonais, le 3ème Reich, la 2ème guerre mondiale, … sauf que la scène finale nous coupe l’herbe sous le pied car le film a été pensé comme l’introduction d’une nouvelle trilogie dont le second opus, Puppet Master : Axis Rising, sortira en 2012, et le 3ème, Puppet Master : Axis Termination, en 2017. Du coup, on a droit à une fin ouverte qui n’est pas réellement une fin mais qui sert à appâter le fan et à le faire patienter jusqu’à l’épisode suivant. Mais avec tout ça, je ne vous ai pas parlé des fameuses marionnettes. Autant vous le dire de suite, elles sont une fois de plus complètement sous exploitées. Elles apparaissent peu, et quand elles le font, elles restent sans quasiment bouger dans un coin de l’écran. A part un coup de couteau de Blade et Tunneler qui fait marcher sa tête rotative, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le film perd trop de temps avec ses personnages humains qui discutent bien trop pour laisser réellement la place à l’action. Le film est très sage en termes de gore. Et puis de toute façon, elles sont toujours aussi mal animées depuis que David Allen n’est plus à la barre. On nous présente malgré tout une nouvelle marionnette, Ninja, adepte du lancer de shuriken et du maniement du sabre, mais elle est juste super moche et n’a aucun charisme. Autant vous dire qu’on s’en serait bien passé.


Avec Puppet Master : Axis of Evil, Charles Band essaie de relancer sa saga pour le 20ème anniversaire de celle-ci. En termes de qualité, ça remonte un peu après des opus 8 et 9 catastrophiques, mais ce n’est toujours pas ça et on croise vraiment les doigts pour que le 11ème volet (putain déjà) soit meilleur.


Critique originale avec images et anecdotes : ICI

cherycok
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le 16 févr. 2021

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