J'adore Bérangère Krief, c'était le seul point qui m'a poussé à aller voir ce film. Au delà de sa présence au casting je ne m'attendais a rien d'autre qu'une énième comédie burlesque fade et inefficace au possible à moins qu'il soit sorti avant 1930 aux côtés de Fatty, Buster Keaton ou autre Charlie Chaplin.
Je suis donc allé voir "Quand on crie au loup" et je dois avouer que je me suis bien trompé.
Le cinéma de la triade précédemment citée était incroyablement mieux rythmé, plus efficace et en plus passait des messages politiques voire méta.
Alors... Qu'est-ce qui ne va pas ?
Avant tout il paraît évident que le film n'a aucune autre prétention que celle d'être une sympathique petite comédie familiale abordable. En effet il n'est rien de plus.
D'abord l'histoire tient en 5 lignes : un petit garçon paranoïaque vivant seul avec son grand père ne cesse de crier au loup jusqu'au jour où une réelle menace se présente devant lui et personne ne le croit. Alors, l'histoire n'a pas bien d'importance, me direz vous, dans le burlesque elle ne sert qu'à amener une série de gags. Mais non, on ne peut pas résumer un film à "Voilà rigolez" et c'est ce que Marilou Berry ne semble pas avoir saisi. Elle nous donne l'impression de seulement vouloir marquer le changement du personnage principal entre le début et la fin de l'histoire or seul l'affrontement final permet d'accéder à cette conclusion. Mais alors, à quoi ont servis tous ces personnages annexes, ces souffrances infligées à ce personnage principal propre au burlesque mais ayant toujours une signification précise ? Dans le caméraman de Buster Keaton par exemple il s'agissait d'un jeune homme en train de chercher sa place dans le milieu du journalisme, sans cesse écrasé par ce qui l'entoure et même par le monde lui-même qui rend l'oppression crédible et crée un attachement envers ce personnage.
On ne peut pas simplement reprendre un modèle de transmission de message de fond sans message de fond. Ici on a un gamin timide qui veut s'émanciper de ça et devenir confiant. L'histoire ne justifie en rien cette utilisation.
M'enfin tout ça c'est appuyer sur chaque détail titillant les cinéphiles mais au final, si on passe sur ce problème de base du film, est-ce qu'il est drôle ? Est-ce que ça fonctionne tout de même ?
Même pas. Les gags sont juste d'une pauvreté infâme, vus et revus sans aucune originalité. De plus le film est servi par une direction d'acteurs ignobles nous livrant des acteurs surjouant H24 comme si on était encore a l'époque du cinéma muet sauf qu'ils surjouent même dans leurs répliques. Seulement, comme je l'avais prédit : Bérangère Krief est juste. Elle est drôle, ses répliques sont efficaces et elle nous livre son texte de manière très naturelle.
À part ça la réalisation bien que très pauvre, nous offrant des champs contre-champs basiques au possible, des inserts juste inévitables et n'offrant rien de neuf et ne dévoilant aucun message précis, ne dévoilant rien non plus sur les personnages et leurs ressentis, on doit avouer que certains gros plans sur Marilou Berry sont parfois efficaces, nous la vendant comme un monstre à fuir. En dehors de ça même la composition des cadres n'apporte rien si ce n'est "Oh cet objet sera utile pour un prochain gag !".
Au final le film est d'un ennui fou, enchaînant des gags peu efficaces avec des longueurs évitables.
Je ne doute pas qu'il puisse plaire à des enfants de 5 ans mais au delà n'importe qui se rendrait compte que ce film n'est qu'une tentative minable d'utiliser le burlesque à d'autres fins que ce pourquoi il est efficace.